L'été n'est pas encore terminé, mais les vacances touchent à leur fin pour la plupart des Suisses. Depuis lundi, presque tous les enfants et adolescents sont retournés à l'école, et leurs parents au travail.
C'est donc la dernière ligne droite pour les destinations hautement touristiques, mais les dernières semaines d'août ne sauveront probablement pas leur bilan estival. En effet, l'Espagne, l'Italie, la France et la Grèce ont rencontré des difficultés pendant cet été 2025.
Majorque, Espagne
Les touristes sont bien présents à Majorque, mais dépensent peu, au grand dam de nombreux commerces de l'île. Ces soi-disant «touristes diesel» bougent beaucoup, mais dépensent peu d'argent. L'hostilité des habitants à l'égard des touristes, qui dure depuis des mois, a fini par avoir des conséquences négatives sur l'économie locale.
Les restaurateurs disent même avoir vécu le pire été depuis la pandémie de coronavirus, avec une baisse de fréquentation d'en moyenne 6%. Par exemple, Sóller, une petite ville du nord-ouest de l'île qui se plaignait beaucoup du tourisme de masse, a vu les dépenses des touristes baisser de 40%.
D'après les locaux, les touristes de Majorque n'ont même plus envie de payer pour des chaises longues et des parasols sur les plages. Les chiffres d'affaires ont chuté d'un cinquième par rapport à 2024. Cette situation affecte surtout les lieux touristiques populaires comme Playa de Muro et Can Picafort, au nord de l'île.
Lac de Garde, Italie
Situé à moins de deux heures de la frontière suisse, le lac de Garde est l'une des régions touristiques les plus prisées du nord de l'Italie. Mais cette année, de nombreux visiteurs manquent à l'appel, d'après le «Corriere del Veneto», qui décrit un «été amer».
Le secteur hôtelier est le plus touché. «20% des chambres sont vides», déplore Virginia Torre, présidente de l'association des hôteliers de la station balnéaire de Lazise. «Les réservations de dernière minute et celles effectuées une semaine à l'avance pour les 15 jours suivants tombent à l'eau», déplore Virginia Torre. Même constat sur la plateforme de réservation Booking: en cherchant une chambre d'hôtel pour deux au lac de Garde avec des dates flexibles au mois d'août, il y a près de 3000 résultats disponibles.
Les commerçants de la région enregistrent aussi un chiffre d'affaires moins élevé. «Nous estimons une baisse de 10 à 20% par rapport à 2024», déclare Fabio Pasqualini, entrepreneur touristique qui possède de nombreux établissements autour du lac de Garde. Les vacanciers allemands et italiens, en particulier, sont les grands absents de l'été.
Santorin, Grèce
Selon les médias locaux, l'île grecque de Santorin, particulièrement appréciée des influenceurs Instagram, enregistre une baisse significative des réservations internationales en 2025. Concrètement, le trafic aérien international a chuté de 19% par rapport à 2024. Les réservations de ferries, principal moyen de transport entre le continent et l'île, ont enregistré une baisse de 7%. Les prévisions du nombre total de visiteurs à Santorin en 2025 indiquent une chute vertigineuse de 10 à 15%.
Cette baisse de fréquentation est due à plusieurs facteurs: tout d'abord, le tourisme de masse, critiqué par de nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux montrant les ruelles bondées de Santorin.
Les touristes se plaignent aussi des prix élevés, avec des chambres d'hôtel à 350 euros la nuit et une attente de 45 minutes au petit-déjeuner. La série de tremblements de terre à Santorin aurait aussi découragé des voyageurs, des touristes britanniques et américains, notamment, ont annulé leur séjour.
Sud de la France
Même si la France a accueilli plus de visiteurs internationaux durant l'été 2025, ses touristes dépensent moins d'argent, surtout dans les régions maritimes en dehors de la Côte d'Azur.
Le portail en ligne Lesfrancais.press cite l'exemple de la station balnéaire de Martigues, située entre Marseille et Montpellier. Même si ses plages sont bondées, certaines terrasses de restaurants sont restées vides, tout simplement parce que les touristes consomment moins. Le gérant d'un café sur la plage s'interroge: «Nous devrions maintenant tourner à plein régime, mais personne ne vient». A Nice, haut lieu touristique, un restaurateur calcule que, malgré une fréquentation nettement supérieure à celle de l'année dernière, son chiffre d'affaires a baissé de 5%. «En moyenne, les clients dépensent nettement moins», conclut-il.
Italie
Entre chaises longues et parasols hors de prix et le manque de touristes, l'Italie plaçait de grands espoirs en ce weekend du 16 au 17 août. En effet, l'Assomption est célébrée dans tout le pays comme le point culminant des vacances. Les années précédentes, les hôtels et les campings affichaient complet à cette période. Mais en ce weekend de «Ferragosto», les professionnels du tourisme et les hôteliers déplorent une baisse de fréquentation dans les stations balnéaires les plus prisées, de Rimini à la Sicile. Selon les médias italiens, cette baisse de fréquentation serait due aux prix élevés.
L'association touristique Assobalneari Italia signale déjà une baisse de fréquentation de 25 à 30% pour l'ensemble de la saison. Seuls les dimanches affichent complet. La flambée des prix des chaises longues, des parasols et de la restauration seraient responsables de cette situation. Les associations de protection des consommateurs déplorent le coût souvent très élevé d'une journée sur place, notamment sur les plages exclusives sur la côte amalfitaine, la Sardaigne ou certaines régions de Toscane. Certaines stations balnéaires facturent même jusqu'à 100 euros deux transats avec parasol, sans compter les frais de stationnement et de restauration.