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Plus de 110 civils retenus par des «djihadistes» au Mali

Des «djihadistes» présumés retiennent plus de 110 civils depuis mardi dernier dans le centre du Mali, a appris l'AFP lundi. Les civils auraient été emmenés dans une forêt après avoir été arrêtés dans trois bus.
Publié: 22.04.2024 à 16:07 heures
Les civils ont été arrêtés le 16 avril à bord de trois bus par des "djihadistes" qui ont contraint les véhicules et leurs passagers à prendre la direction d'une forêt, non loin de Bandiagara (Image).
Photo: Avalon/Universal Images Group via Getty Images

Plus de 110 civils sont retenus depuis six jours par des «djihadistes» présumés dans le centre du Mali, ont affirmé des sources locales à l'AFP lundi. Le pays est en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique, aux violences des groupes proclamés d'autodéfense et au banditisme.

Les civils ont été arrêtés le 16 avril à bord de trois bus par des «djihadistes» qui ont contraint les véhicules et leurs passagers à prendre la direction d'une forêt entre les localités de Bandiagara et de Bankass (centre), selon un groupement d'associations de cette région qui réclame leur libération et un élu local.

«Nous réclamons la libération de plus de 110 passagers de trois bus enlevés mardi par des djihadistes», a déclaré lundi à l'AFP, Oumar Ongoïba, membre de ce groupement.

«Les trois bus et les passagers, plus de 120, sont toujours entre les mains des djihadistes», a affirmé lundi à l'AFP un élu de Bandiagara qui souhaite conserver l'anonymat pour des raisons de sécurité. Des rumeurs faisant état de la libération par l'armée malienne de ces civils retenus avaient circulé dans la foulée de cet enlèvement.

«Persistance des attaques terroristes»

Le 16 avril, le même groupement d'associations de Bandiagara avait publié un communiqué dénonçant la «persistance des attaques terroristes», le «nombre croissant de déplacés» dans les agglomérations, et «l'inaction des forces armées» dans la région, sans faire mention de cet enlèvement.

La crise sécuritaire au Mali se double d'une crise humanitaire et politique profonde. Les violences se sont propagées au Burkina Faso et au Niger voisins, et ont précipité l'arrivée au pouvoir de régimes militaires par des coups d'Etat dans ces trois pays.

Promesse d'élections abandonnée

Mali, Burkina Faso et Niger ont rompu la vieille alliance avec l'ancienne puissance dominante française pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie, ont formé en novembre l'Alliance des Etats du Sahel (AES), et annoncé leur retrait de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao).

Les militaires au pouvoir depuis 2020 au Mali avaient promis d'organiser une élection présidentielle en février pour céder la place à un régime civil.

Mais le Premier ministre malien nommé par les militaires, Choguel Kokalla Maïga, a déclaré en avril que la junte n'organisera des élections en vue d'un retour des civils au pouvoir qu'une fois le pays définitivement stabilisé.

(ATS)

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