Départ précipité de Trump du G7
Les Etats-Unis vont-ils intervenir dans la guerre entre Israël et l'Iran?

Donald Trump a quitté prématurément le sommet du G7 au Canada, vraisemblablement en raison de la crise au Proche-Orient. Cependant, selon lui, il ne s’agit pas d’une trêve entre Israël et l’Iran. Alors, quelle est la véritable raison de son départ? Analyse.
Publié: 12:39 heures
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Dernière mise à jour: 12:55 heures
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Donald Trump a quitté le sommet du G7 au Canada lundi soir à la surprise générale. Mais pourquoi?
Photo: keystone-sda.ch
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Daniel Jung

Le président américain Donald Trump a quitté précipitamment le sommet du G7 au Canada. Il a affirmé devoir se rendre à Washington pour «de grandes choses». Peu avant, le président américain avait appelé la population de Téhéran à quitter la ville. Les Etats-Unis prévoient-ils de s'impliquer activement dans la guerre Iran-Israël? Analyse.

Escalade au Proche-Orient

La Maison Blanche a cité les «événements au Proche-Orient» comme la principale raison du départ de Donald Trump. Peu avant son départ, le président américain avait appelé la population civile de Téhéran à évacuer dans un post sur Truth Social – signe d'une grosse crise. Depuis vendredi 13 juin, Israël frappe massivement des cibles en Iran; l'Iran riposte à son tour par des séries d'attaques de drones et missiles.

Donald Trump a laissé entendre que l'Iran était prêt à négocier et qu'il pourrait se pencher sur le dossier dès son retour à Washington. Mais il y a aussi des spéculations selon lesquelles les Etats-Unis pourraient intervenir activement dans le conflit.

«Quelque chose de bien plus grand» qu'un cessez-le-feu

Trump a souligné que son départ du G7 était lié à des questions plus importantes qu'un «simple» cessez-le-feu, comme l'avait supposé le président français Emmanuel Macron. Il a déclaré qu'il s'agissait de «quelque chose de bien plus grand». 

Depuis le début des attaques d'Israël, les observateurs s'interrogent sur la possibilité que le site nucléaire iranien de Fordo soit également attaqué. Pour réussir à le détruire, Israël aurait besoin du soutien américain et de sa bombe GBU-57. Sauf qu'Israël ne dispose ni d'engins explosifs suffisamment performants, ni d'avions militaires capables de transporter de telles bombes. Donald Trump apportera-t-il alors son soutien à Israël? Sur Truth Social, il a en tout cas réaffirmé que l'Iran ne devait en aucun cas posséder la bombe atomique.

Selon des rapports d'autres médias, l'armée américaine a envoyé un deuxième porte-avions au Proche-Orient, et les Etats-Unis ont aussi déployé des dizaines d'avions-citernes en Europe ce week-end.

Si Donald Trump venait à autoriser le déploiement de bombardiers américains, les Etats-Unis seraient alors perçus comme un acteur actif dans le conflit – marquant une nouvelle escalade. Toutefois, cette décision irait à l’encontre de sa promesse électorale de mettre fin aux guerres. Récemment, Trump a réaffirmé son intention de conclure un accord de désarmement nucléaire avec l’Iran.

Il évite peut-être Zelensky

Malgré une atmosphère «harmonieuse» lors du sommet au Canada, des tensions ont fini par émerger, notamment en ce qui concerne la position de Trump sur la Russie. «Le G7 était autrefois le G8», a déclaré le président américain. 

Il a qualifié l’exclusion de la Russie de «grande erreur», estimant que sans cette mise à l'écart, la guerre en Ukraine n’aurait pas éclaté. Il s’est aussi montré sceptique à l’égard de nouvelles sanctions contre Moscou, qu’il juge coûteuses pour les Etats-Unis.

Ces divergences avec les pays européens pourraient avoir joué un rôle dans son départ anticipé. Il faut aussi souligner que les discussions sur l'Ukraine figurent à l'ordre du jour de ce mardi, auxquelles le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit participer. Le départ de Trump pourrait être interprété comme une manière d’éviter cette rencontre, soulignant ainsi une possible réticence à soutenir l’Ukraine.

Se distancer des partenaires occidentaux

Le comportement de Trump rappelle son départ prématuré lors du sommet du G7 de 2018 à La Malbaie, au Canada, où il avait également quitté les discussions avant la fin, pour ensuite retirer son accord sur la déclaration finale. A l’époque, un différend commercial majeur avait dominé le sommet. Son départ avait été perçu comme un signe de mépris envers le G7.

Lundi, aucun incident similaire n’a été rapporté. Au contraire, une déclaration commune a été adoptée concernant la guerre au Proche-Orient, qualifiant l’Iran de «principale source d’instabilité régionale et de terrorisme». Néanmoins, Trump aurait pu utiliser son départ anticipé comme un moyen symbolique d’affirmer son indépendance vis-à-vis de ses partenaires du G7.

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