L'embargo américain contre Cuba empêche l'île de trouver des ressources financières qui lui permettraient de réparer son vétuste réseau électrique, a dénoncé mercredi le ministre cubain des Affaires étrangères, au moment où le pays subit de sévères délestages électriques.
La relation entre Washington et La Havane s'est tendue depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier. Le président républicain a réintégré l'île communiste dans la liste noire américaine des «Etats soutenant le terrorisme» et a renforcé son embargo économique, en vigueur depuis 1962.
«Entre mars 2024 et février 2025, le blocus a provoqué des dommages et préjudices évalués à 7,556 milliards de dollars» qui affectent tous les secteurs économiques et sociaux dans le pays, a déclaré en conférence de presse Bruno Rodriguez.
Des pannes géantes
Alors que l'infrastructure énergétique du pays souffre d'une détérioration avancée, le chef de la diplomatie cubaine a souligné que l'impact financier de l'embargo avait augmenté de 49% par rapport à l'année dernière. Il avait été alors évalué à 5 milliards de dollars.
Outre les cinq coupures d'électricité géantes qui ont touché l'ensemble du pays en moins d'un an, les 9,7 millions de Cubains subissent depuis plusieurs mois de très longs délestages quotidiens. En août, ils ont été de quinze heures par jour en moyenne.
Selon le ministre, cinq jours d'embargo représentent des dommages de 100 millions de dollars, soit l'équivalent du coût de réparation d'une des grandes centrales électriques du pays, et douze jours d'embargo font perdre 250 millions de dollars, ce dont le pays aurait besoin pour la maintenance de son infrastructure électrique.
Une pique à Marco Rubio
Cette dernière, vétuste, souffre d'avaries fréquentes. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance.
L'installation récente de 30 parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n'a pas permis pour l'heure de faire diminuer les coupures.
Bruno Rodriguez a également accusé le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, un Cubano-Américain, de mettre en œuvre un programme «personnel et violent» en direction de l'île pour y provoquer un changement de régime.