Environ 204 millions de personnes vivent dans des zones contrôlées ou disputées par des groupes armés, selon de nouvelles estimations. Ce total a augmenté de 30 millions en quatre ans, a indiqué mardi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Genève.
Au total, l'organisation a identifié 383 groupes responsables de préoccupations humanitaires dans des dizaines de pays. Plus d'un tiers d'entre eux sont liés à un conflit et doivent se conformer au droit international humanitaire (DIH). Le CICR maintient un dialogue avec trois acteurs sur quatre parmi eux.
Lutte contre le terrorisme
Environ 74 millions d'individus se trouveraient dans des zones entièrement contrôlées par de telles entités, alors que 130 millions sont dans des régions disputées. La plupart de ces groupes sont «ancrés dans les territoires dans lesquels ils opèrent», a estimé un conseiller du CICR.
L'insécurité, les restrictions liées à la lutte contre le terrorisme et le manque de ressources rendent «de plus en plus difficile» un dialogue soutenu, ajoute le responsable. La population des régions disputées est confrontée à une situation volatile et à la menace de représailles.
Les prestations publiques sont perturbées. Les citoyens sont exposés encore davantage à des abus ou à des discriminations. Les organisations humanitaires atteignent difficilement ces personnes. Que ce soit en raison de l'insécurité ou des restrictions juridiques et administratives. Beaucoup d'habitants sont accusés par une partie à un conflit de «collaborer avec l'ennemi», affirme un autre responsable de l'organisation. Le CICR demande de garantir un accès humanitaire. Et la protection des civils.