C'est l'un des crimes les plus spectaculaires que l'Allemagne ait jamais connu. A l'automne 2012, des morceaux de corps ont été aperçus dans le lac Masch, situé au cœur de la grande ville de Hanovre.
Après des semaines d'enquête, il est apparu que la victime, Andrea B.*, 44 ans, avait été tuée de manière brutale par le militant d'extrême droite Alexander K.*, alors âgé de 24 ans. La raison? Elle tournait en dérision son admiration pour Adolf Hitler. Ne supportant pas ses moqueries, il lui a planté une machette dans la poitrine, comme l'a rapporté le «Hannoversche Allgemeine Zeitung». Il s'est ensuite acharné sur le corps et l'a démembré.
«Il n'y a plus que mon art»
Pendant douze ans, Alexander K. a été interné en hôpital psychiatrique ainsi qu'en prison. Mais désormais, il est libre. Le parquet de Hanovre a confirmé sa libération à la chaîne de télévision NDR Fernsehen.
Le fait qu'il soit à nouveau un homme libre est également prouvé par des enregistrements de rap que Sash JM, nom d'artiste d'Alexander K, a publiés sur la plateforme de réseaux sociaux Tiktok. «Je ne suis pas seulement libre, je suis aussi plein d'énergie», raconte-t-il dans ses textes. «Plus de criminalité, plus de drogues. Il n'y a plus que mon art.»
Jusqu'ici, la musique de Sash JM faisait essentiellement l'apologie de la violence envers les femmes et de la haine contre les étrangers. Dans sa chanson «Oslo Amok Terror Song 2011», il glorifie Anders Behring Breivik, un terroriste norvégien néonazi.
Plus de 100'000 vues sur Tiktok
Dans ses vidéos Tiktok, dont certaines dépassent les 100'000 vues, il fait surtout de la publicité pour un livre intitulé «Der Maschseemörder» ("Le tueur du lac Masch» en français). Mais le fait que cet homme veuille maintenant raconter son histoire sordide en grande pompe sur les réseaux sociaux n'est pas du goût de tout le monde, loin de là. Si l'on regarde les commentaires présents sous ses vidéos, seule une poignée d'internautes croient en la rédemption d'Alexander K. «Je pense que tout le monde mérite une deuxième chance», peut-on lire.
Mais ce sont principalement les réactions choqués qui l'emportent, surtout au vu du peu de remords que l'ancien prisonnier semble avoir par rapport à son acte sanglant. «Il a démembré une femme et l'a jetée dans le lac. C'est un malade. Comment peut-on le suivre?», demande une utilisatrice. «Il recommencera, écrit une autre. Tu n'as pas changé.»
Autre élément important de ce dossier: la police allemande estime, encore aujourd'hui, qu'il est probable qu'Alexander K. ait également tué Monika P.*, une travailleuse du sexe qui travaillait à temps partiel à Hanovre. Elle a disparu dans la nuit du Nouvel An 2009/2010. Des parties de son corps ont été retrouvées plus tard dans la rivière Ihme. Un meurtre qui rappelle beaucoup celui d'Andrea B., elle aussi travailleuse du sexe. Mais jusqu'à aujourd'hui, la responsabilité d'Alexander K. n'a jamais été prouvée.
* Noms anonymisés