Manuela Weichelt a un nouveau cheval de bataille. La conseillère nationale des Vert-e-s zougois s'insurge contre le fait que les panneaux routiers suisses représentent le plus souvent des hommes.
Le panneau qui indique un passage piéton montre un homme tenant une fillette par la main. Et les signaux pour les passages piétons et les passages souterrains représentent également des hommes. Seul le panneau de signalisation des zones piétonnes montre une femme tenant un enfant. «Les panneaux ne reflètent pas du tout la réalité sociale», critique Manuela Weichelt. «Il semble que la discussion sur l'égalité et le genre soit passée jusqu'ici sans laisser de traces dans la signalisation.»
Cela doit changer, estime la politicienne des Vert-e-s. Après tout, la semaine prochaine, c'est le 14 juin – journée de grève des femmes. Ce jour-là, les femmes – mais aussi les hommes – descendent dans la rue pour lutter pour l'égalité des salaires et des retraites, pour la conciliation de la vie professionnelle et familiale et contre le sexisme et le harcèlement.
Que mettre à la place?
Pour Manuela Weichelt, l'égalité des droits sur les panneaux routiers en fait aussi partie. Elle veut demander au ministre des Transports Albert Rösti (UDC), lors de l'heure des questions du Conseil national lundi prochain, s'il est prêt à remplacer le signal des passages piétons par une nouvelle image. Avec quoi? La politicienne des Verts ne désire pas s'engager sur ce point.
Une possibilité serait de représenter des personnes très différentes – des femmes, des hommes, en surpoids, maigres, des femmes enceintes ou des personnes en fauteuil roulant. Comme à Genève où, depuis 2020, les femmes aux silhouettes les plus diverses sont également visibles sur les panneaux pour piétons. Ou alors, on pourrait renoncer complètement au sexe et montrer simplement des figures abstraites à la place des hommes ou des femmes. «L'essentiel est que les stéréotypes disparaissent», estime Manuela Weichelt.
«J'espère que le département est ouvert»
N'y a-t-il vraiment pas de problèmes plus urgents que les hommes avec un chapeau sur les panneaux routiers? «Bien sûr», rétorque la conseillère nationale. C'est pourquoi elle ne pose sa demande qu'en tant que question non contraignante au Conseil fédéral. Elle espère que le département compétent profitera de l'occasion, quelques jours avant la grève des femmes, pour «faire preuve de créativité». «Afin que d'autres interventions ne soient pas nécessaires.»
Un avertissement, plutôt qu'une menace, gentiment formulé à l'encontre du ministre des Transports Albert Rösti. S'il n'agit pas, Manuela Weichelt pourrait bien revenir à la charge avec une intervention. Le traitement de cette dernière nécessitera certes davantage de ressources politiques et administratives – et donc d'argent des contribuables. Mais comme on le sait, il s'agit rarement d'un obstacle pour les hommes et les femmes politiques. Et surtout pas en année électorale.
