Le budget 2024 de l'Etat de Fribourg, qui prévoit un excédent de 924'450 francs, en vertu du principe constitutionnel d'équilibre, a été accepté par les députés fribourgeois. Une demande de renvoi de l'UDC a été rejetée la veille, avec en toile de fond une baisse d'impôts.
Le décret a passé la rampe par 64 voix contre 17 et 12 abstentions. Les discussions, entamées mardi, se sont déroulées dans un climat empreint de résignation. A droite, l'UDC a tenté, en vain, de renvoyer le budget au Conseil d'Etat, avec une demande de baisse de 2 points à 94% du coefficient d'impôts pour les personnes physiques.
Les difficultés de la population négligées
A gauche, les groupes socialistes ainsi que verts et alliés ont stigmatisé l'absence d'intégration des difficultés de la population fribourgeoise au quotidien, avec les hausses des primes maladie, des loyers et du prix de l'énergie. Un relèvement de 5% des salaires du personnel, comparativement au 1,6% du Conseil d'Etat, a été évoqué.
Service de l'enfance en hausse
Le processus a été bouclé dans un contexte marqué par la fin de pandémie, la guerre en Ukraine et l'inflation. «Le budget ne peut satisfaire tout le monde, notamment pour la création d'emplois», a indiqué le grand argentier cantonal Jean-Pierre Siggen, en référence aux revendications du Service de l'enfance et de la jeunesse (SEJ)
En grève de lundi à mercredi, une partie du personnel a accueilli les députés devant l'Hôtel cantonal mardi, avant qu'une délégation n'assiste aux débats. L'amendement PS demandant la création de 6 postes, en plus des 8 qui figurent au budget, a été repoussé de justesse, par 44 voix contre 40 et 9 abstentions.
Le conseiller d'Etat chargé du dossier Philippe Demierre a rappelé que l'effectif du SEJ avait déjà gagné 20 postes entre 2010 et 2022. Dans l’action sociale directe, le nombre d’enfants suivis est de 86 par intervenant en protection de l’enfance, un nombre en hausse constante, a dénoncé le Syndicat des services publics.
Bénéfice de la BNS
L'élaboration du budget s'est révélée «laborieuse» dans un contexte marqué par la nécessité de «contenir une évolution significative des charges», a poursuivi Jean-Pierre Siggen. La progression a pu être compensée par une hausse des recettes fiscales. L'exécutif a maintenu en outre un programme d’investissements «ambitieux».
L’absence probable de versement par la Banque nationale suisse (BNS) a été compensée, sans inscription au budget, comme il y a un an. Au-delà, les charges et les revenus affichent une progression de 4,6% à 4,24 milliards de francs. Les principales variations viennent donc de prévisions de recettes en forte hausse.
L’impôt sur le bénéfice des personnes morales et celui sur le revenu des personnes physiques gagnent respectivement 23,2% (+35 millions) et 5,9% (+49 millions). En matière de péréquation financière fédérale, le budget enregistre une évolution favorable de 27,9 millions de francs, même si une dégradation est attendue après 2030.
(ATS)