Une industrie très fébrile
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Malgré les défis persistants pour les exportations suisses, l'économie du pays reste résiliente. Raiffeisen prévoit une croissance du PIB de 1,0% en 2026, soutenue par un marché intérieur solide et une consommation privée en hausse.
L'accalmie sur le front douanier ne signifie pas que les exportations suisses vont redécoller immédiatement.
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

L'accalmie sur le front douanier ne signifie pas pour autant que les exportations suisses vont redécoller immédiatement, selon une analyse de Raiffeisen. Mais aucun effondrement conjoncturel ou retour de la déflation n'est à prévoir.

«Le secteur des exportations est toujours exposé à des vents contraires considérables et les droits de douane américains à hauteur de 15% pèsent encore lourdement sur les secteurs concernés», explique Fredy Hasenmaile, chef économiste de Raiffeisen Suisse, cité dans le communiqué paru mardi.

Le marché intérieur continue de se montrer solide et reste un pilier fiable de la croissance pour l'économie suisse, selon la banque. Une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,0% est prévue pour 2026.

La BNS va-t-elle réagir?

La consommation privée devrait également continuer de croître, profitant de l'immigration et de la nette hausse des salaires réels depuis 2024. Cette année en particulier, le recul de l'inflation à un niveau proche de zéro a permis un gain notable du pouvoir d'achat.

Malgré une demande intérieure plus faible mais toujours solide, les économistes de Raiffeisen n'entrevoient pas de risque notable de déflation. Sans nouvelle appréciation du franc, la déflation importée devrait également s'estomper l'an prochain. Pour 2026, une légère hausse du taux d'inflation annuel, qui passerait de 0,2% à 0,5%, est attendue.

L'évolution des prix va ainsi dans le sens souhaité par la Banque nationale suisse (BNS). «La BNS n'a donc guère besoin d'agir et d'abaisser davantage son taux directeur, d'autant plus que, selon ses propres déclarations, le retour à des taux d'intérêt négatifs est beaucoup plus difficile à envisager que des baisses de taux dans la zone positive. Nous tablons donc sur un taux directeur inchangé de 0,0% jusqu'à la fin de l'année prochaine», souligne Fredy Hasenmail.

Stabilisation du marché de l'emploi

Le marché de l'emploi a traversé le pire, toujours selon les économistes de Raiffeisen. Après l'accord provisoire conclu dans le cadre du conflit douanier, ils estiment qu'il y a de bonnes chances pour que les suppressions d'emplois dans l'industrie ne s'accélèrent pas davantage. Au contraire, la demande industrielle devrait se stabiliser et les suppressions de postes diminuer progressivement l'année prochaine. La demande de main-d'oeuvre dans le secteur des services ne devrait pas non plus être affectée davantage.

Si la hausse du chômage pourrait se poursuivre à court terme, elle devrait toutefois s'atténuer au cours de l'année prochaine puis finalement s'arrêter. «Le taux de chômage en Suisse se maintiendra probablement à un niveau inférieur à 3,5%. La sécurité de l'emploi devrait donc s'éroder encore un peu, mais pas au point de nuire significativement à la consommation», conclut Fredy Hasenmaile.

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