Tribunal de Neuchâtel
Des activistes d'Extinction Rebellion condamnés en appel

Les 14 activistes d'Extinction Rebellion, qui avaient été condamnés le 11 juin 2021 pour avoir bloqué le 5 mars 2020 pendant 75 minutes une des artères de Neuchâtel, ont perdu leur recours devant le Tribunal cantonal. Les amendes de 200 francs ont été confirmées.
Publié: 07.07.2022 à 15:53 heures
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Dernière mise à jour: 07.07.2022 à 15:54 heures
Le Tribunal de police de Neuchâtel avait déjà condamné les activistes en juin 2021 (archives).
Photo: LAURENT GILLIERON

«Il n'y a pas eu d'audience pour ce jugement en appel, car le Tribunal cantonal a estimé que c'était une affaire mineure», a expliqué une personne du collectif à Keystone-ATS. Le jugement a été envoyé par écrit en début de semaine aux avocats des activistes, qui contestaient leur condamnation en invoquant le droit de manifester.

Le Tribunal cantonal neuchâtelois a jugé l'appel mal fondé et a mis les frais de 1600 francs à charge des recourants. «Les arguties juridiques ne viendront pas à bout de la détermination des rebelles qui se réservent la possibilité de recourir au Tribunal fédéral», a indiqué le collectif dans un communiqué.

Lors de l'audience devant le Tribunal de police de Neuchâtel, un des deux avocats des prévenus Michel Bise avait estimé que la police avait fait une erreur en ne donnant pas de sommation, ni l'ordre de se disperser. Le juge avait estimé que cet argument ne tenait pas, car la police devait réagir de manière proportionnée dans le cadre d'une manifestation pacifique.

«La justice suisse a choisi son camp»

Par rapport à l'état de nécessité licite lié à l'urgence climatique, le tribunal avait expliqué ne pas discerner en quoi l'infraction - blocage et manifestation sans autorisation - était nécessaire, «c'est-à-dire non seulement de nature à neutraliser le réchauffement climatique, mais encore qu'elle soit le moyen le plus adéquat pour atteindre cet objectif», avait expliqué le juge.

Après le verdict en appel, les recourants ont estimé «que la justice au niveau suisse a clairement choisi son camp, celui du déni climatique et de la répression des lanceurs d’alerte. La justice échoue à remplir son devoir fondamental de préserver l’ordre et la loi en refusant de regarder plus loin que le bout de son nez».

«Alerter la population sur les dangers n’est pas un crime. C’est un devoir citoyen. Tant que la justice continuera d’appliquer aveuglément une répression injuste et de ne pas considérer l’urgence climatique comme une réalité, nous nous rebellerons», a ajouté le collectif.

(ATS)

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