Travail.Suisse exige une augmentation des salaires de 2% en moyenne en 2026. Cette hausse doit compenser l'augmentation du coût de la vie et mettre fin au retard salarial accumulé ces dernières années, estime la faîtière syndicale qui a présenté mardi ses revendications.
En 2022 et 2023, les salaires réels ont beaucoup reculé dans de nombreuses branches, une situation qui a quelque peu été corrigée les deux années suivantes. Mais ça ne suffit pas, selon Thomas Bauer, responsable de la politique économique à Travail.Suisse.
La hausse des primes d'assurance maladie et celle des loyers pèsent par ailleurs de plus en plus lourd dans les budgets. Des augmentations de salaire d'au moins 2% en moyenne pour 2026 permettraient de maintenir le pouvoir d'achat intérieur, un objectif important en période de turbulences de l'économie mondiale.
L'industrie, un cas particulier
Les revendications salariales varient d'une branche à l'autre. La fédération Syna réclame des hausses de salaires «vigoureuses» dans les secteurs de la santé et de la construction: +4% pour les premiers, +2% pour les seconds.
Dans l'industrie des machines, la situation est particulière. Les droits de douane élevés sur les exportations suisses vers les Etats-Unis, associés à une forte dépréciation de la devise américaine, pèsent lourdement sur le secteur. Syna suit de près ces tendances et tient compte de ce contexte dans ses revendications. Pour les entreprises qui ne sont pas touchées par les droits de douane aux Etats-Unis, le syndicat pose une revendication salariale de 3,5%.
Rattrapage à la fonction publique
Les employés de la Poste, des Transports publics ou de l'administration fédérale, où les programmes d'économies se sont enchaînés, ont également besoin d'une revalorisation salariale. Le syndicat Transfair demande des augmentations comprises entre 2% et 5%, selon la situation des entreprises.
Ces salaires du service public ont plus ou moins suivi le rythme du renchérissement en 2025, mais ont été pénalisés par des pertes de salaire réel accumulées ces dernières années.
Salaires décents dans l'hôtellerie-restauration
Le personnel de l'hôtellerie-restauration a aussi besoin d'améliorations substantielles. Une solution transitoire sur les salaires minimum a été trouvée pour les années 2026 et 2027. Elle prévoit une indexation automatique à l'inflation. De plus, la Convention collective nationale de travail (CCNT) est prolongée jusqu'à fin 2027.
La prochaine sera négociée dès cet automne pour une entrée en vigueur en 2028. Hotel & Gastro Union réclame une augmentation générale des salaires minimums. Les collaborateurs avec CFC doivent percevoir au minimum 5000 francs. La fédération demande en outre l'adaptation automatique des salaires minimums et effectifs à l'inflation et des suppléments pour le travail du week-end de jours fériés et de nuit.