En milieu de semaine, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un appel urgent face à la forte augmentation des cas. Plus Omicron se propage, «plus il est probable qu’il donne naissance à un nouveau variant», a averti Catherine Smallwood, spécialiste des situations d’urgence à l’OMS. «Nous nous trouvons dans une phase très dangereuse», a-t-elle souligné.
La Confédération est également préoccupée par de potentielles nouvelles variantes du Covid-19. Les recherches du SonntagsBlick montrent que l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) travaille sur un concept d’urgence qui permettrait de prendre rapidement des mesures appropriées en cas de besoin.
Le groupe de travail Stratégie de l’OFSP est la tête du projet, comme le montrent les procès-verbaux des réunions de la Task Force Covid-19. Lors d’une conférence Skype du 13 octobre 2021, un représentant du groupe de travail a annoncé: «L’élaboration d’un plan d’urgence pour un scénario prévoyant l’apparition d’un variant de type 'Vaccine escape' a été initiée». Il s’agirait donc d’un variant qui contournerait la protection vaccinale.
150’000 francs pour des conseils
Le porte-parole de l’OFSP, Marco Stücheli, confirme: «Le plan d’urgence décrit les processus et les mesures nécessaires pour faire face à des vagues d’infection par de nouveaux variants menaçants.» Pour élaborer ce plan d’urgence, l’OFSP a fait appel à une aide externe. Le 28 octobre, l’office a signé un contrat avec l’entreprise de conseil et de recherche Ecoplan pour un budget initial de 150’000 francs. Selon Marco Stücheli, les factures seraient établies en fonction des dépenses effectives.
Selon les procès-verbaux des réunions de la Task Force, Ecoplan a mené plusieurs entretiens avec des experts de la Confédération au cours des dernières semaines. Il s’agit, entre autres, de déterminer quelles seraient les conséquences de l’émergence d’un variant qui contournerait le vaccin.
Le plan d’urgence doit être finalisé d’ici le printemps. Cette information interroge: la Confédération n’est-elle pas en retard? Les spécialistes mettent en garde depuis plus d’un an déjà contre de potentiels variants du virus qui seraient résistants au vaccin, réduisant ainsi à néant tous les efforts réalisés dans la lutte contre la pandémie. Omicron offre déjà un avant-goût puisqu’il se répand très rapidement malgré les efforts de vaccination.
Berne se prépare à tous les scénarios
À Berne, on est au courant du danger depuis longtemps. Dans un document du 12 mai 2020, le Conseil fédéral mettait en garde: «L’apparition de nouvelles variantes du virus constitue une réelle menace pour le retour prévu vers la normalité». Les taux de vaccination en augmentation exerceraient une forte pression évolutive sur le virus.
Dans un autre document daté du 30 juin, le Conseil fédéral a souligné une nouvelle fois son inquiétude. Le gouvernement y esquisse plusieurs scénarios. Troisième scénario: «Un ou plusieurs nouveaux variants du virus émergent, contre lesquelles la vaccination ou guérison ne protège plus ou nettement moins. Une nouvelle vague épidémiologique se produit.» Et de poursuivre: «Une intervention forte de l’Etat et une nouvelle phase de vaccination sont nécessaires».
Le porte-parole de l’OFSP, Marco Stücheli, explique que «dans la situation actuelle, la gestion de la pandémie est assurée par l’organisation de crise existante». Selon lui, celle-ci se prépare à tous les scénarios possibles afin de pouvoir réagir de manière adéquate aux potentielles nouvelles variantes du virus.
Passage à une phase endémique?
Les hôpitaux, les laboratoires et l’administration fonctionnent encore en état d’urgence. Mais il est bien possible que cela change bientôt. Car si Omicron est très contagieux, le variant amène aussi une lueur d’espoir. De plus en plus de spécialistes font preuve d’un optimisme prudent, estimant que l’immunité de base de la population augmente rapidement grâce à Omicron, ce qui pourrait marquer le passage vers une phase endémique. Cela signifie que le virus continuerait de circuler, mais que le nombre de contaminations stagnerait à un niveau faible. Autre bonne nouvelle, les vaccins à ARNm de Pfizer et Moderna peuvent rapidement être adaptés à de nouveaux variant. Le sérum contre Omicron devrait arriver dès ce printemps.
(Adaptation par Jessica Chautems)
