Torture et détentions arbitraires
Une plainte lancée pour crimes contre l'humanité en Biélorussie

L'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), établie à Genève, s'en prend à six hauts responsables bélarusses dans une plainte déposée en Allemagne pour crimes contre l'humanité. La procédure, lancée lundi, a été menée avec une ONG allemande.
Publié: 01.11.2021 à 09:55 heures
Six hauts responsables de l'appareil sécuritaire du président bélarusse Alexandre Loukachenko sont visés par une plainte déposée en Allemagne par une ONG établie à Genève (archives).
Photo: SHAMIL ZHUMATOV

«Nous attendons l'ouverture d'une investigation préliminaire par le procureur général allemand», déclare un responsable du Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l'homme (ECCHR). Aucun dispositif judiciaire au Bélarus ne se penche sur les violations du droit international dans le cadre de la répression des manifestations d'après la présidentielle d'août 2020. Etant donné que les crimes dénoncés sont internationaux, le procureur allemand peut s'en saisir, selon les plaignants.

Ils ont lancé leur procédure au nom d'une victime de torture au Bélarus l'été dernier, qui habite en Allemagne. Six hauts responsables bélarusses sont nommés dans la plainte mais «nous ne désirons pas rendre les noms publics» pour le moment, indique l'OMCT.

Des centaines de cas de torture et de nombreuses arrestations et détentions arbitraires ont été identifiés, dont celle de la Suisse-Bélarusse Natallia Hersche, en prison depuis un an. Après la réélection controversée d'Alexandre Loukachenko, le Conseil des droits de l'homme a condamné à plusieurs reprises les violences contre les manifestants et demandé un scrutin «libre» et «équitable».

L'OMCT, qui collabore avec des ONG dans ce pays, fait partie des institutions qui avaient rapidement mentionné de possibles crimes contre l'humanité. «Il y a des preuves claires que la torture a été utilisée délibérément et que celle-ci a été répandue et systématique», affirme son secrétaire général Gerald Staberock qui dénonce une impunité totale.

Les plaignants souhaitent également s'en prendre à l'approche de plus en plus dure des régimes autoritaires contre les libertés fondamentales. L'ECCHR avait déjà mené une lutte similaire dans le cas du conflit syrien, aboutissant au premier procès, en cours, dans le monde contre la torture menée par le régime de Bachar al-Assad.

(ATS)

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