Après s'être fait écarté de la course
Le boss de Stadler engage la bataille juridique contre les CFF

Il y a quelques semaines déjà, le patron de Stadler Rail, Peter Spuhler, avait annoncé qu'il examinerait un recours concernant le contrat de plusieurs milliards de francs passé entre Siemens et les CFF. Sa décision est désormais prise.
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Il y a trois semaines, les CFF ont attribué à Siemens leur commande de plusieurs milliards pour de nouveaux trains à deux étages.
Photo: keystone-sda.ch

L'une des commandes les plus chères de l'histoire des CFF a fait sensation ces dernières semaines. Le contrat de 2 milliards pour 116 trains à deux étages a finalement été attribué à l'Allemand Siemens, et non au groupe suisse Stadler Rail. L'entreprise de Peter Spuhler repart les mains vides, alors que son offre n'était que 0,6% plus élevée.

Mais la décision est-elle déjà gravée dans le marbre? Le patron des CFF, Vincent Ducrot, assurait «prendre des précautions très importantes» dans ce type d'appel d'offres et se montrait confiant face à d'éventuels recours. Mais le patron de Stadler Rail a déjà pris sa décision: le président du conseil d'administration va bel et bien contester l'attribution devant la justice. Stadler a déposé jeudi un recours auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF) contre la décision des CFF de confier à son concurrent allemand Siemens Mobility un contrat de 2,1 milliards de francs pour 116 trains à deux niveaux.

Une décision incompréhensible pour Stadler

«Même après une analyse approfondie des documents disponibles, Stadler ne peut pas comprendre les points d'évaluation et la décision d'attribution qui en résulte», a estimé le constructeur de matériel roulant vendredi. Stadler Rail «est arrivé à la conclusion que la décision d'attribution devait être examinée par le Tribunal administratif fédéral en tant qu'instance indépendante, afin de garantir la transparence exigée par le public.»

L'entreprise alémanique a rappelé que «la différence de prix par rapport à l'offre retenue n'est que de 0,6%». Selon elle, son offre, «basée sur le train à deux niveaux KISS qui a fait ses preuves en exploitation commerciale quotidienne, a été sous-évaluée par rapport à un train qui n'existe que sur papier». De plus, «il n'est pas compréhensible pour Stadler que l'offre gagnante ait pu se démarquer dans des critères d'évaluation tels que les coûts d'exploitation, la qualité, la maintenance, la durabilité ou les contrats de service.» Stadler se dit «fortement attachée à son marché domestique et aux CFF».

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