Le combat de Peter Jenny contre la démolition forcée de plusieurs parties de sa ferme surplombant Sarnen (OW) a échoué. Ce que le retraité a toujours voulu éviter s'est produit: les travaux de démolition sur son terrain ont commencé. Les pelleteuses sont arrivées et la police a sécurisé le terrain. Pour la commune, c'est l'épilogue d'une longue procédure. Pour Peter Jenny, c'est un chapitre difficile de sa vie qui s'ouvre.
Ce mercredi 15 octobre, il ne va pas bien. Les arbres qu'il a plantés il y a 43 ans et dont il s'est occupé depuis doivent être abattus. Selon la commune, le démantèlement devrait être terminé en trois semaines et coûter environ 150'000 francs. Une somme que Peter Jenny va devoir sortir de sa poche. «Je ne sais pas comment je vais pouvoir survivre financièrement, j'ai une femme qui a besoin de soins à la maison.» L'homme de 78 ans lutte contre les larmes lors de notre rencontre. «En ce moment, je ravale tout, j'ai peur d'avoir une crise cardiaque.»
Avancer dans le brouillard
Peter Jenny ne sait pas encore ce qui sera démoli exactement. «Je ne sais pas en détail de quelles constructions il s'agit, les informations que j'ai reçues sont beaucoup trop vagues.»
En revanche, on peut en apprendre davantage auprès de la commune. Il est prévu d'enlever des buttes de terre et des remblais, de supprimer un mur de soutènement et une place de stationnement et de rétablir le terrain initial. Peter Jenny craint qu'avec ces démolitions, sa maison soit à nouveau exposée sans protection aux forces de la nature. C'est pour cette raison qu'il avait réalisé lui-même les constructions à l'époque.
Mais malgré la colère, le retraité ne s'avoue pas vaincue. «Abandonner est la chose la plus stupide que l'on puisse faire.» Il s'insurge: «Mon droit d'être entendu ne m'a toujours pas été accordé.» La veille du début des travaux, il allait encore de bureau en bureau pour tenter de déposer un nouveau permis de construire afin d'empêcher la démolition. «La police était là, j'ai donc des témoins oculaires qui m'ont vu déposer cette demande de permis.»
Il y a des années, comme il le dit, il avait reçu des promesses orales de l'ancien conseil municipal que ses extensions seraient autorisées. «Mais apparemment, cela n'intéresse plus personne», constate Peter Jenny.
«C'est dans mes gènes»
L'énergie de se battre encore à 78 ans et après une longue bataille juridique, il l'a héritée de ses parents, comme il le dit. «C'est dans mes gènes, mes parents étaient des battants, et je suis comme ça aussi». Peter Jenny se sent traité injustement par la commune et les autorités: «Je sens que ma femme et moi n'y sommes pas les bienvenus.»
Le président de la commune de Sarnen, Jürg Berlinger, a une autre vision des choses. «Nous avons essayé de jouer les médiateurs pendant des années, malheureusement sans succès.» A la question de savoir pourquoi on a laissé Peter Jenny agir si longtemps, il répond: «De nombreuses médiations ont échoué, et le recours au Tribunal fédéral a tout simplement pris beaucoup de temps».
Lorsqu'on lui demande comment il va gérer la situation et s'il va aller voir la démolition, Peter Jenny répond: «Je ne veux pas y aller, même si je sais qu'il faudra bien que je le fasse un jour. Mais je ne peux pas y aller lorsque les travaux de démolition sont en cours, cela me briserait le cœur de devoir en être témoin.»