«C’est dans votre tête, Madame». Avez-vous déjà entendu ce genre de propos, au moment de consulter votre médecin? La phrase semble absurde, alors que les campagnes de sensibilisation entourant le cancer du sein ou l’endométriose gagnent en visibilité et en robustesse. Or, d’après un sondage réalisé par le magazine ELLE Suisse et l’institut M.I.S Trend, 44% des 1418 femmes interrogées, soit près de la moitié, ne se sentent pas suffisamment prises au sérieux par leur médecin.
L’enquête, commandée à l’occasion du mois d’octobre rose, consacré à la prévention du cancer du sein, avait pour but d’explorer le rapport des Suissesses aux efforts de dépistage et de recherche, ainsi que la confiance qu’elles accordent au système médical. Les participantes, toutes âgées de dix-huit ans ou plus, sont également 44% à avoir eu l’impression qu’un traitement prescrit n’était pas adapté à leur corps ou à leurs besoins.
Des expériences «ponctuelles»
Notons toutefois que la plupart des sondées affirment avoir été confrontées à ce type d’expérience de manière ponctuelle (19% l’ont vécu «quelques fois» et 18% «une fois»). L’impression générale reste cependant négative, notamment chez les jeunes. Ainsi que le précise le magazine suisse, ces constats négatifs sont rapportés tout particulièrement par des femmes âgées de 18 à 29 ans.
Et la confiance n’est pas meilleure en ce qui concerne le domaine de la recherche: 56% des participantes n’ont pas l’impression que les spécificités biologiques des femmes soient suffisamment prises en compte dans la recherche, notamment en ce qui concerne certaines maladies encore trop méconnues, dont l’endométriose ou le cancer des ovaires. Une majorité des 18-29 ans, ainsi que des femmes issues de formations supérieures, constatent effectivement que les études scientifiques se focalisent encore trop sur les hommes.
Sensibles aux efforts d’octobre rose
Le sondage révèle tout de même un constat encourageant: les participantes applaudissent les actions autour d’octobre rose et se sont largement accordées (à 57%) sur l’efficacité des campagnes de prévention autour du cancer du sein.
À nouveau, les jeunes femmes sont les moins satisfaites, sachant que 68% des 18-29 ne se sentent pas suffisamment informées quant aux signaux d’alerte de cette maladie, qui touche 1 femme sur 8 en Suisse. Ce taux s’élève à 52% chez les 30 à 44 ans. Voilà qui est plus alarmant, sachant que la prévention est absolument cruciale.
«Dès 30 – 35 ans, il devient essentiel de sensibiliser aux signaux d’alerte, souligne le Docteur Ambroise Champion, chef du service de radio-oncologie à l’Hôpital de la Tour, auprès du magazine ELLE Suisse. Modifications du sein, écoulements anormaux, indurations localisées… Le gynécologue joue ici un rôle clé.» Pour rappel, cet article liste les principaux symptômes du cancer du sein, ainsi que des informations importantes sur sa prévention. Le mois d’octobre a beau toucher à sa fin, le combat contre ce fléau se poursuit toute l’année.