Selon une étude suisse sur l'infidélité
Certains préfèrent tromper plutôt que rompre

Où commence l'infidélité et qu'est-ce qui pousse les Suisses en couple à se jeter dans les bras de quelqu'un d'autre? Un sondage représentatif se penche sur la question.
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«Que ce soit pour un homme ou une femme, une infidélité est un choc pour les deux», explique Andreas Saladin, conseiller en couple.
Photo: Zvg
Lena Lauper Baldellou

En Suisse, une personne sur deux a déjà vécu une infidélité. Mais pourquoi trompe-t-on? S'agit-il d'une manière lâche de mettre fin à une relation?

Dans une étude représentative menée par le site de rencontres Parship, 1000 hommes et femmes âgés de 18 à 69 ans ont été interrogés sur le sujet. Il s'est avéré que les deux sexes ne trompent pas pour les mêmes raisons. Ainsi, 35% des femmes sont infidèles lorsqu'elles sont malheureuses dans leur couple, contre seulement 17% des hommes. Lorsque les copines ou conjointes manquent d'assurance, elles vont parfois la chercher avec un autre partenaire, alors que les copains ou maris cèdent plutôt à des propositions spontanées.

Tromper plutôt que rompre

Dans l'ensemble, les femmes interrogées sont toutefois nettement plus critiques que les hommes à l'égard de la tromperie. La thérapeute de couple bâloise Monika Röder reconnaît, elle aussi, cette différence. Elle observe néanmoins un changement au cours des dernières années, avec les nouvelles générations: «Les personnes âgées ainsi que la génération des baby-boomers sont plus attachées à la monogamie. Ils vivent notamment l'infidélité sexuelle de manière plus menaçante que les jeunes. Ces derniers sont plutôt à la recherche de nouveaux modèles de relations et se montrent plus flexibles dans les limites d'une relation exclusive.»

Selon l'étude, 22% des infidélités conduisent à une séparation immédiate et dans 28% des cas, la rupture se produit plus tard à cause de l'agissement de leur partenaire. On pourrait penser qu'aller voir ailleurs est une sorte d'excuse lâche pour ne pas devoir mettre fin à l'histoire amoureuse devenue malheureuse.

«Dans le fait de se séparer, il y a de la culpabilité. Souvent, quelqu'un reste dans la relation pour l'amour de l'autre, alors que celui-là n'existe plus depuis longtemps», explique le conseiller conjugal Andreas Saladin. Il s'agit fréquemment d'un comportement d'évitement. Le fait de se sentir interdit de prendre une autre direction conduit seulement à repousser le moment: «C'est pourquoi il est tout à fait possible que certains préfèrent tromper plutôt que de quitter frontalement, et provoquent ainsi inconsciemment et indirectement la fin de l'histoire avec leur partenaire de vie.»


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