Pannes, malchance et chars. Lorsque le scandale des 96 chars Ruag abandonnés en Italie du Nord a éclaté à l’été 2023, Toni Eder a dû quitter son poste de secrétaire général du DDPS (Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports). Si la conseillère fédérale de l’époque, Viola Amherd, s’est abstenue de critiquer publiquement son bras droit, elle n’a pas caché sa colère face à sa gestion de la crise.
Toni Eder avait notamment omis d’enquêter sur une dénonciation de corruption au sein de Ruag. Le préjudice pour les contribuables se chiffre à plusieurs dizaines de millions de francs. Le Ministère public de la Confédération, ainsi que le parquet allemand spécialisé dans la lutte contre la corruption, mènent actuellement des enquêtes.
Un mandat bien payé
Fin connaisseur de la Berne fédérale, Toni Eder avait déjà occupé le poste de secrétaire général du DETEC (Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication) sous Doris Leuthard. Après son éviction du Département de la défense, il a rebondi grâce à un mandat particulièrement lucratif confié par Viola Amherd pour le projet de déblaiement de l’ancien dépôt de munitions de Mitholz.
Selon nos informations et notre enquête, fondées sur la loi sur la transparence, Toni Eder a perçu l’an dernier une indemnité de départ de 363’037 francs. A cela s’ajoutent les honoraires liés à sa participation au comité de «soutien externe au pilotage stratégique» du projet Mitholz. «Un volume maximal compris entre 30’000 et 40’000 francs par an a été convenu, avec un plafond total d’environ 130’000 francs jusqu’à fin 2028», précise le DDPS.
Mais la malchance semble poursuivre Toni Eder. Responsable du dossier d’acquisition des avions de combat F-35, il est désormais dans le viseur de plusieurs parlementaires, inquiets de l’explosion des coûts liés au projet.