«Morbide», «macabre», «tragique», «choquant»: les adjectifs se succèdent dans la presse française pour décrire la découverte depuis samedi 1er novembre du corps présumé du Vaudois retrouvé coupé en deux à Fédry, en Haute-Saône. La découverte dramatique d’une violence inouïe, survenu dans un paisible village de 150 habitants, suscite une vague d’émotion qui dépasse largement les frontières suisses.
TF1, «Le Parisien», «Le Figaro», RTL, France Bleu, Franceinfo, Ouest-France, «La Presse de Vesoul» ou encore «L’Est Républicain»: difficile d’échapper à cette affaire, devenue en quelques jours un sujet majeur du fait divers hexagonal. Et la sordide affaire trouve des échos jusqu'au Canada.
Comme le résume Franceinfo, l’enquête a pris «une tournure internationale». Deux pays instruisent désormais le dossier: la France, chargée de l’autopsie et de l’identification du corps découvert le samedi 1er novembre; et la Suisse, où sont menées les investigations sur l’incendie d’un logement et la disparition de Jean-Pierre*, septuagénaire de Sainte-Croix qui n’a plus donné signe de vie depuis le 31 octobre.
De nouveaux éléments
Les premiers éléments confirment l’horreur du scénario: la victime, vêtue uniquement d’un caleçon, a été retrouvée sur les bords de la Saône, sectionnée au niveau de la taille, partiellement recouverts d’une poudre blanche semblant être de la chaux vive. Difficile en Suisse comme en France de comprendre ce déchaînement de violence. Les médias tentent de lever le voile sur cette sordide affaire. Les infos tombent au compte-goutte, mais de nouveaux éléments apparaissent.
«L’Est Républicain» révèle que la principale suspecte, une Française de 39 ans avait loué, deux jours avant la disparition du Vaudois, un gîte de pêche situé à quelques kilomètres du lieu où le corps a été retrouvé. Selon le journal régional, elle aurait effectué plusieurs allers-retours entre ce lieu et la Suisse.
Fait troublant, les enquêteurs n’ont trouvé que très peu de sang dans ce gîte sur les bords de la Saône. Ce qui renforcerait l’hypothèse d’un meurtre commis en Suisse, suivi du transport du corps sur près de 150 kilomètres. Par contre, de la chaux vive a été retrouvée dans la maison de pêcheur, identique à la poudre retrouvée sur le corps.
Un village choqué
Les médias français décrivent également la stupeur à Fédry, cette commune paisible soudainement transformée en scène de crime. «Je n’ai jamais été confronté à ce genre de spectacle», confie le maire Jean Roblet à RTL. «C’était morbide, plus que morbide.» Prévenu par un pêcheur vers 15h, samedi 1er novembre, il raconte: «Le corps était à peine dissimulé dans de grandes orties.»
«L’Est Républicain» parle d’un choc profond pour les habitants, d’une affaire «hors normes» qui bouleverse la quiétude du village. Les journalistes décrivent un climat pesant, avec des aller-retours d'enquêteurs et de gendarmes pour comprendre les circonstances du drame. «La Dépêche» souligne également que le pêcheur ayant trouvé le corps découpé est «très perturbé par ce qu’il a vu».
Sidération et effroi
Les révélations du «Parisien» ajoutent une dimension encore plus terrifiante: le rapport d’autopsie mentionne 28 plaies causées par une arme blanche, des brûlures et même plusieurs tentatives de décapitation. Un déchaînement de violence qui laisse penser à un acte prémédité. Les enquêteurs français et suisses travaillent main dans la main pour reconstituer la chronologie des faits, déterminer le lieu exact du meurtre et comprendre le mobile de ce crime d’une cruauté rare.
Dans la presse française, le ton oscille entre sidération et effroi. L'AFP, repris par de nombreux journaux, évoque «un meurtre des plus macabres». France 3 Région parle d'un «macabre puzzle». Franceinfo insiste sur la coopération inédite entre Vesoul et Lausanne. Partout, le même sentiment domine: celui d’un fait divers glaçant qui dépasse le cadre du local pour devenir une tragédie transfrontalière.