Un pêcheur a fait une macabre découverte samedi 1er novembre en Haute-Saône: le corps d’un homme, sectionné en deux, vêtu seulement d’un caleçon et recouvert d’une poudre blanche semblable à de la chaux. Selon les premiers éléments, il pourrait s’agir d’un habitant de Sainte-Croix (VD) de 75 ans, propriétaire de l’appartement occupé par la principale suspecte, une Française de 39 ans.
Lorsque les gendarmes de Besançon arrivent sur les lieux, ils constatent une scène d’une extrême violence: la victime présente de profondes plaies à la tête et au thorax, ainsi que des lésions de défense sur les mains et les avant-bras. Un fragment métallique triangulaire est extrait de sa colonne vertébrale. L’autopsie, pratiquée le lundi 3 novembre, révèle l’ampleur du supplice: 28 blessures infligées à l’arme blanche, des traces de brûlures et plusieurs tentatives de décapitation.
Alertés par la disparition du septuagénaire, les enquêteurs suisses contactent leurs homologues français. Ils soupçonnent en effet la locataire du Vaudois d’avoir incendié le domicile de celui-ci le soir d’Halloween, avant de fuir en France. La coopération entre les autorités des deux pays permet rapidement d’interpeller Maeva R., qui nie les faits. Placée en garde à vue, elle est ensuite incarcérée sur décision de la justice vaudoise. La fouille de son véhicule va toutefois bouleverser l’enquête, révèle «Le Parisien».
Des indices glaçants
Dans la voiture de la suspecte, les policiers découvrent un couteau à la pointe brisée; le fragment manquant correspondrait à celui retrouvé fiché dans le corps de la victime. Des traces de sang sont également relevées dans l’habitacle. Ces éléments permettent de faire le rapprochement entre le corps découvert en France et le Vaudois disparu. Maeva R. est désormais poursuivie pour meurtre, la qualification d’assassinat n’étant pas exclue. La suspecte, présumée innocente, ne reconnait pas les faits.
Dans son logement, les enquêteurs trouvent deux sacs de chaux. Quelques jours avant la disparition du Vaudois, la trentenaire aurait par ailleurs acheté un fusil à pompe de type «gomme-cogne», dont l’usage reste indéterminé.
Une fuite préparée
Toujours selon «Le Parisien», la police judiciaire de Lausanne privilégie l’hypothèse que le meurtre ait été commis dans l’appartement suisse loué par Maeva R., où le corps aurait ensuite été découpé. La suspecte aurait parcouru environ 90 minutes de route pour se débarrasser du corps en Haute-Saône. Toujours selon le quotidien français, elle a été retrouvée avec 6000 euros en liquide et aurait envisagé de quitter la France pour la Côte d’Ivoire, son pays d’origine.
De nombreuses zones d’ombre demeurent. Les analyses ADN devraient permettre d’éclaircir ce crime d’une violence inouïe, dont le mobile reste à ce jour totalement obscur.