Coupes maintenues au CHUV et Unisanté
Au Grand Conseil vaudois, les débats budgétaires marqués par un gros clivage gauche-droite

Le Grand Conseil vaudois poursuit les débats sur le budget 2026. La majorité de droite rejette la plupart des amendements de la gauche, sauf quelques exceptions avec le soutien des Vert'libéraux. Les discussions se prolongeront jusqu'au 17 décembre.
Les fonctionnaires de la santé, du social et de l'éducation manifestent contre les coupes prévues.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Le Grand Conseil vaudois a poursuivi mardi ses discussions sur le projet de budget cantonal 2026. Sauf rares exceptions, le flot d'amendements proposés par la gauche a été repoussé par le bloc PLR-UDC, presque toujours épaulé par les Vert'libéraux.

Les députés n'ont pas encore pu boucler le premier débat, seuls trois départements sur sept ayant été complètement passés en revue. En tout, 68 amendements avaient été annoncés.

Parmi les sujets déjà traités, la majorité de droite a rejeté les différentes propositions fiscales de la gauche. Celle-ci aurait voulu réformer le barème de l'impôt sur les gains immobiliers, relever les droits de mutation, créer un «chèque fiscal» pour les familles de la classe moyenne ou encore reporter la baisse d'impôt sur le revenu de 1% prévue l'an prochain. Tous ces amendements «fiscaux» ont échoué en premier débat, sauf un, grâce au vote conjoint de la gauche et des Vert'libéraux. Cet amendement demande de revoir à la hausse les projections de recettes fiscales, jugées «trop prudentes» pour 2026. De quoi réduire le déficit budgété de 50 millions.

Par contre, le Parlement n'a pas voulu intégrer une part des bénéfices de la BNS au budget. La gauche aurait voulu ajouter une tranche de 62 millions qui, selon elle, sera «probablement» distribuée au vu des résultats financiers récents de la BNS.

Coupes maintenues

Sur la formation également, les nombreuses propositions de la gauche se sont heurtées à la majorité de droite. Le Grand Conseil a ainsi dit «non» aux moyens supplémentaires demandés pour les classes 1-2P, les hautes écoles et l'UNIL. Il a aussi refusé d'économiser sur l'éducation numérique ou de supprimer les épreuves cantonales de référence (ECR).

La gauche n'a pas eu davantage de succès avec diverses autres propositions, comme le renforcement des effectifs à la brigade financière ou la hausse du fonds pour la protection de la nature.

Tous les amendements en lien avec la santé et l'action sociale n'ont pas encore été abordés, mais le Grand Conseil a déjà pu confirmer les coupes prévues au CHUV et à Unisanté.

Maigres succès de la gauche

Battue sur quasiment tous les fronts, la gauche n'a obtenu que quelques victoires «symboliques» et pour des petits montants, lorsque les Vert'libéraux se sont ralliés à leurs amendements. Cela a été le cas pour maintenir les référents «durabilité» à l'école, relever la rémunération des curateurs ou sabrer 50'000 francs pour les déplacements en limousine du Conseil d'Etat.

Pour ne rien arranger aux tensions, le député PLR Loïc Bardet s'est attiré les foudres de la gauche lorsqu'il a proposé, peu avant la fin de la séance prévue à 22h00, de prolonger les débats jusqu'à minuit pour «avancer» sur ce budget. Il s'est finalement rétracté.

Communes épargnées

Malgré ces dissensions gauche-droite, les deux parties de l'hémicycle sont tombées d'accord sur un point, à savoir pour épargner les communes. Et plus précisément pour balayer une nouvelle répartition de l'impôt sur les gains immobiliers entre le canton et les communes, comme souhaité par le Conseil d'Etat.

Cette mesure aurait certes été provisoire, mais elle aurait fait perdre 39 millions par année aux communes, dont la situation financière est déjà fragile.

Pour mémoire, le projet initial du budget du Conseil d'Etat prévoit un déficit de 331 millions de francs, lequel intègre 305 millions de mesures d'économies. Ce budget sera adapté au terme des débats au Grand Conseil. Ceux-ci se poursuivent mercredi, puis à nouveau la semaine prochaine pour deux journées. Les députés ont jusqu'au mercredi 17 décembre minuit pour adopter un budget.

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