Un nombre record de commentaires, allant presque toujours dans le même sens, expriment un soutien très massif à la police de Lausanne, a constaté Blick ces derniers jours. La police lausannoise s’est en effet trouvée constamment au cœur de l’actualité depuis une semaine. Or, tant sur Instagram, que sur Facebook, les fils de commentaires affichent des réactions souvent virulentes en défense de la police, à forte teneur émotionnelle, à la suite d’articles consacrés à la mort de Marvin et d’autres personnes de couleur, aux émeutes qui ont suivi, aux problèmes de racisme au sein de la police ou de déconnexion entre la police et le terrain, traités la même semaine. Ce phénomène de soutien s’est manifesté tant sur les comptes de réseaux sociaux de Blick que sur les comptes privés des auteurs et autrices d’articles.
Témoin de la vivacité des débats, sur la page Instagram de Blick, la semaine du 24 au 27 août a affiché une explosion de 155% du nombre de commentaires, comparé à la semaine précédente (tous posts confondus), nous indiquent les responsables réseaux sociaux de Blick.
Plus de 700 commentaires par fil
Une chose est sûre: la police rallie un soutien aussi massif qu’agressif: nombre d’internautes fulminent, jugeant qu’elle est injustement traitée par les médias. Les fils de commentaires, que Blick a parfois dû fermer faute de moyens suffisants de modération, ont parfois dépassé les 700 interventions. Ces commentaires ont souvent pris la forme de reproches, faits aux médias, de «s’en prendre à la police» ou de la «faire apparaître sous un mauvais jour». Un exemple parmi d'autres: «La presse est coupable d’avoir instrumentalisé cette affaire et d’avoir attisé la haine de la police.»
D’innombrables formules telles que «soutien total à notre police, qui fait un excellent job», ont écumé Facebook et Instagram.
D’autres défendent le travail et le rôle indispensable de la police: «Respect à la police… La Police ne tue pas. La Police est sollicitée par la population pour faire régner la Loi. Elle le fait bien. Merci et bravo pour votre abnégation, votre travail.» Ou encore: «On jette l'opprobre sur une police déjà suffisamment mise à mal !!».
De nombreux internautes reprochent une «inversion» qui consiste à «accuser la police» et à «disculper les délinquants», en particulier sous les articles qui évoquent la mort du Marvin: «Donc on vole et on fuit… et la police ne doit rien faire? La police n’est pas responsable.»
Pour d’autres, plus explicites, «Ce n'est pas à la police de s'adapter à l'immigration, mais aux immigrés de s'adapter à nos coutumes». Innombrables en effet sont ceux qui voient en la police le dernier rempart contre l’immigration, dimension clairement sous-jacente au malaise manifesté face aux critiques contre la police.
«Quelle solutions? Renvoyer les immigrés dans leur pays d'origine», peut-on lire lorsqu’il est question de violences policières. Ou «On peut ergoter tout ce qu’on veut sur la police, le problème ce sont ces personnes qui sont venues d’elles-mêmes et qui ne vont pas s’intégrer.» Un véritable raz de marée de ras-le-bol, qui s’exprime souvent sans filtre: «Envoyez à l'expéditeur les milliers d'Africains et autres extra-Européens chez eux. Ils ne s'adapteront jamais à notre société.» Ou encore: «Je pense qu'on est tous saturés du comportement et criminalité engendrés par les immigrants!!» Et enfin: «STOP À L’IMMIGRATION ! STOP À L’IMPORTATION DE CRIMINELS !»
Articles lus, mais davantage commentés
Fait notable, constate notre équipe digitale, les internautes n’ont pas lu les articles de Blick autant que le laisserait supposer le volume de commentaires. Les commentaires ont explosé, mais l'audience, bien que bonne, ne reflète pas la masse des réactions sur Facebook et Instagram.
Dans le cas de l'article titré «Un gouffre les sépare: la police n’est pas à l’image de ses quartiers», certains internautes n’ont pas pris connaissance du fond. Dès lors, des aspects sont jugés choquants, comme le fait qu’il n’y ait pas de personnes de couleur dans la police. En réalité, dans l’article, le constat est partagé par la police elle-même: «Trop peu de policiers de couleur travaillent au sein du Corps de police», admet celle-ci. Mais en lisant le post initial, qui indique que pratiquement 100% du corps de police de Lausanne est de couleur blanche, des réactions sur Instagram sont courroucées: «C'est quoi ce racisme anti-blanc?». Variante: «La réalité est qu'il y a un fort racisme contre les blancs, ainsi que la religion catholique!». Ou encore: «Bonjour la propagande d’extrême-gauche orchestrée par @blick_media».