Malgré la pluie
Quelque 1000 personnes contre les «violences policières» à Lausanne

Une manifestation pour réclamer justice s'est déroulée samedi dans la capitale vaudoise, après le décès d'un Nigérian dans les locaux de la police. De son côté, l'association des policiers de Lausanne soutient les agents sous enquête.
Publié: 07.06.2025 à 16:43 heures
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Dernière mise à jour: 07.06.2025 à 16:50 heures
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Partie du Palais de justice de Lausanne, la manifestation a réuni environ 1000 personnes.
Photo: VALENTIN FLAURAUD
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ATS Agence télégraphique suisse

Environ 1000 personnes ont manifesté samedi après-midi à Lausanne, deux semaines après le décès d'un Nigérian dans les locaux de la police. Elles ont dénoncé «les violences policières» et réclamé justice.

«La police a encore tué», a affirmé une oratrice en début de rassemblement, devant le Palais de justice de Montbenon. Elle a vilipendé «une institution policière raciste» et déclaré que «l'histoire se répétait», quatre autres hommes noirs étaient décédés ces dernières années des suites d'une intervention policière dans le canton de Vaud.

C'est la troisième fois qu'un tel rassemblement était organisé depuis le décès de ce père de famille de 39 ans, victime d'un malaise le 25 mai à l'Hôtel de police. Il venait d'y être amené après avoir été arrêté pour des soupçons en lien avec le trafic de drogue. A la suite de ce décès, le Ministère public vaudois a ouvert une procédure pénale contre quatre policiers. Ils sont prévenus d'homicide par négligence.

Samedi après-midi, les manifestants ont, une nouvelle fois, exigé que l'enquête soit transférée au Ministère public d'un autre canton afin de réduire les risques de collusion. La suspension «immédiate» des agents, la sauvegarde des enregistrements des caméras de surveillance ou encore la conduite d'une enquête de voisinage «rigoureuse» ont aussi été réclamées.

Présomption d'innocence «balayée»

Du côté des forces de l'ordre, l'association des fonctionnaires de police de Lausanne (AFPL) a apporté son «soutien» aux quatre agents sous enquête. Elle a jugé que la présomption d'innocence était «balayée» en raison du «manque de discernement et de retenue dans certains médias ou lors de certaines prises de positions publiques.»

L'AFPL a critiqué «des conclusions hâtives, alors que les circonstances du décès ne sont même pas encore connues.» Et d'ajouter que si «beaucoup de gens s'expriment, peu connaissent la complexité du contexte dans lequel les intervenants évoluent au quotidien.» Les actions des forces de l'ordre «peuvent être questionnées, mais aucunement jugées par un tribunal populaire ou médiatique», a affirmé l'AFPL.

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