Chiara aurait pu rêver mieux pour ses vacances au sud de l’Italie. Après un jour de plage le 24 juillet et un concert le lendemain, cette Genevoise de 17 ans est restée clouée au fond du lit cinq jours, avant un passage en urgence à l’hôpital. Son séjour dans la région de Naples s’est terminé par un rapatriement dans un avion de la REGA, directement aux Hôpitaux universitaires genevois (HUG).
A la baguette de cette opération de sauvetage en vacances? Le Touring Club Suisse (TCS), auprès duquel le père de Chiara a souscrit une assurance voyage. «Ma fille s’est rendue compte de deux choses: qu’elle aime beaucoup Genève et à quel point il est précieux de pouvoir respirer», témoigne son papa pour Blick.
Les vacances déraillent
Remontons le fil de cette histoire (qui commence mal et se termine bien). Fin juillet, c’est le début des vacances pour la petite famille romande d’origine italienne. Chiara, son papa et son frère rendent visite à leurs cousins dans la province de Caserte, au nord de Naples. Au deuxième jour, la jeune fille se rend au concert de son rappeur italien préféré… qu’elle passe plusieurs heures à attendre sous un soleil de plomb.
Le lendemain soir, elle commence à se sentir mal. Elle tremble et est prise d’une fièvre mesurée à 41 °C. Sa famille pense d’abord à une insolation, mais le problème persiste. Le surlendemain, sa fièvre redescend à 38 °C et son paternel «envisage de rentrer à Genève en voiture». Mais sa température repart de plus belle et Chiara tombe dans les pommes.
Une médecin lui diagnostique une pyélonéphrite: une sévère infection urinaire, qui touche les reins et dont Chiara a l’habitude en raison du handicap invisible qu’elle a depuis sa naissance – et que nous ne nommerons pas à sa demande. En ce 29 juillet, c’est donc parti pour les urgences les plus proches, dans un «tout petit hôpital de campagne», où on lui donne un antibiotique.
Le rapatriement vite envisagé
«J’étais en contact avec son médecin genevois, raconte le papa. En raison du taux d’infection dans le sang de Chiara, il n’était pas vraiment d’accord avec le diagnostic posé. Alors dès le début, je n’étais pas très en confiance. Et certaines choses n’allaient pas au niveau de la prise en charge.» Rapidement, le Romand appelle le TCS pour envisager un rapatriement vers les médecins habituels de Chiara.
L’association se met en contact avec son équivalent transalpin, pour traduire en italien le dossier clinique de la mineure – alors seulement entre les mains des HUG – et le transmettre à l’hôpital sur place. «Sauf qu’il n’y a pas beaucoup de docteurs qui l’ont lu», déplore le papa, mécontent du manque de communication avec les proches des patients dans son pays d’origine.
«Deux jours plus tard, le TCS m’a appelé pour me dire: 'Ok, on va la rapatrier, car on a trop d’informations contradictoires en Italie. On ne peut pas prendre le risque.'» Le TCS mandate donc la REGA pour récupérer la jeune fille au sud de l’Italie. Mais elle n’est pas en état d’être transportée et il faut attendre le «go» de la cheffe de clinique. «Elle avait de l’eau dans les poumons et a fait un choc septique, détaille son papa. Elle avait aussi du mal à respirer et son cœur battait très très vite.»
La centrale d’assistance ETI du TCS effectue en moyenne 57'000 interventions par année. Dont près de 3200 évaluations médicales et 1200 rapatriements. «Nous intervenons également pour l’assistance sanitaire, l’annulation, le dépannage véhicule ou bagages, ainsi que l’assistance juridique», souligne pour Blick le porte-parole du Touring club, Jordan Girod.
Les cas de rapatriements à la suite de voyages sont en hausse. Jordan Girod conseille à la population de «choisir une assurance qui correspond à leurs besoins, à la région du monde choisie et au mode de transport envisagé».
La centrale d’assistance ETI du TCS effectue en moyenne 57'000 interventions par année. Dont près de 3200 évaluations médicales et 1200 rapatriements. «Nous intervenons également pour l’assistance sanitaire, l’annulation, le dépannage véhicule ou bagages, ainsi que l’assistance juridique», souligne pour Blick le porte-parole du Touring club, Jordan Girod.
Les cas de rapatriements à la suite de voyages sont en hausse. Jordan Girod conseille à la population de «choisir une assurance qui correspond à leurs besoins, à la région du monde choisie et au mode de transport envisagé».
La «maison» Genève, enfin
La famille patiente jusqu’au lundi 4 août pour lancer ce processus aux multiples véhicules. Le mardi à 11h20, comme prévu, une ambulance mandatée par le TCS depuis l’aéroport de Naples attend Chiara devant son hôpital. La patiente est amenée jusque dans un avion médicalisé de la REGA, qui décolle à 13h, direction Genève – avec une escale à Lugano pour déposer une Tessinoise, elle aussi rapatriée.
Peu avant 17h, Genève apparaît enfin depuis le hublot de l’appareil. «Finalement à la maison», lâche l'adolescente, alitée et sous assistance respiratoire. Après cinq heures de voyage et une dernière ambulance depuis Cointrin, la voilà dans un lieu qu’elle ne connaît que trop bien: les HUG.
«En Italie, les infirmières ont été merveilleuses et la cheffe de clinique était très sympa, concède le papa. Sauf que le système fait qu’on n’avait pas entièrement confiance. Et les rapports qu’ils donnaient au TCS n’étaient pas cohérents, alors nous avons décidé de la rapatrier.» Lui et son fils ont fait le trajet du retour en voiture.
Une jeune femme courageuse
Dix jours plus tard, Chiara est toujours hospitalisée, mais sa fièvre et son taux d’infection ont baissé. Plus du tout inquiet, le Genevo-Napolitain résume: «Chapeau au TCS, qui a su m’expliquer la logistique et me rassurer à chaque étape. Ce n’était pas rocambolesque, c’était surtout très efficace».
Bien assuré, il n’a pas dû sortir un centime supplémentaire et peut désormais se faire rembourser les frais engendrés, comme les nuits d’hôtel près de l’hôpital. «On aurait même pu demander qu’un chauffeur nous ramène la voiture à Genève depuis l’Italie, s’extasie le papa. S’il y a une économie à ne pas faire quand on part en voyage, c’est une assurance.»
Chiara, elle, n’a «jamais vécu une aventure médicale pareille» et a vécu comme un gros soulagement le retour à la maison. La mineure, qui fêtera ses 18 ans bientôt, continue de rendre son papa fier: «C’est une battante. Quand elle ne va pas bien, elle trouve les ressources pour s’en sortir. Elle me donne des leçons tous les jours, même avec une santé parfois contraignante sur le plan social, scolaire et organisationnel. Même quand elle était petite, c’était elle qui nous rassurait…»