Quand on sait qu'il était chef de la brigade du stationnement de la Ville de Lancy, il y aurait presque de quoi rire. Ce jeudi 21 août, la «Tribune de Genève» révèle qu'un agent genevois a tenté d'annuler une contravention de 40 francs reçue fin novembre, émise par l'un de ses subordonnés pour un dépassement de temps en zone bleue.
Deux jours après l'infraction, le prévenu accède au registre des amendes, supprime le procès-verbal, modifie le numéro de la plaque et efface les photos prises par son collègue. Un stratagème qui aurait pu passer inaperçu... si l'agent qui l'a verbalisé n'avait pas constaté ces modifications en consultant le registre.
Un instant de faiblesse
Le policier incriminé affirme qu'il a demandé à son subordonné d’annuler l’amende. Mais ce dernier nie formellement. L’affaire remonte finalement à la hiérarchie. Convoqué, le fonctionnaire reconnait les faits et démissionne. Mais l'histoire ne s'arrête pas là: le Conseil administratif signale l’incident au Ministère public, qui décide d'ouvrir une enquête pénale.
Devant l’Inspection générale des services (IGS), le policier plaide coupable, mais ne parvient pas à expliquer ses motivations. Il dit avoir agi lors d'un moment de fatigue et assure qu'il regrettera ce geste toute sa vie.
Condamné pour faux dans les titres et abus d’autorité, l'homme écope de 50 jours-amende avec sursis de trois ans et d'une amende immédiate de 1400 francs. Cette affaire survient dans un contexte déjà tendu pour la police municipale de Lancy, fragilisée par des accusations de harcèlement, des départs en masse et un climat de «management par la peur».