Un millier de personnes ont été questionnées par Unisanté dans les cantons romands à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac du 31 mai 2025, organisée l'OMS. Résultat: 90% d'entre elles estiment que l'Etat a le devoir de protéger les jeunes face aux techniques de manipulation de l'industrie du tabac, rapporte le centre universitaire lundi dans un communiqué.
Pour 88% des personnes interrogées, la santé de la population doit passer avant les intérêts économiques de l'industrie. De plus, deux tiers jugent que l'industrie du tabac a une trop forte influence sur la politique suisse.
Cible principale
La vaste majorité des personnes interrogées (88%) s'accorde sur le fait que les arômes, les couleurs et les images positives utilisées dans la publicité rendent les produits de tabac attractifs pour les jeunes. Pour 82% des sondés, les produits donnent la fausse impression qu'ils ne sont pas dangereux.
Une même large proportion estime que les jeunes sont la cible principale de l'industrie du tabac. Par ailleurs, 83% des sondés se souviennent avoir vu de la publicité pour les produits du tabac et de la nicotine, par ordre d'importance, dans les commerces, les festivals, les bars, internet et la presse.
Les résultats de l'enquête révèlent un soutien massif au renforcement des mesures de prévention: 88% des personnes y sont favorables. En particulier, une large majorité de la population romande est favorable à un contrôle efficace de l'âge pour l'achat de produits du tabac en ligne (92%) et à l'interdiction de vente des cigarettes électroniques jetables (84%).
Interdire la publicité
Le soutien est également fort pour interdire toute forme de publicité pour le tabac (78%), supprimer la visibilité des produits dans les magasins (79%) et augmenter leur prix (71%). En outre, une majorité claire se prononce en faveur de lieux extérieurs sans fumée, dont les cours de récréation, les places de jeux, les terrains de sport et les piscines.
Ce large soutien aux mesures de prévention s'explique par une prise de conscience croissante que fumer n'est pas un choix libre. Huit personnes sur dix estiment que fumer est une addiction plutôt qu'une liberté, un constat partagé par 70% des personnes fumeuses.
Encourageant
«Ces résultats montrent que la population a conscience du problème et souhaite des mesures de promotion de la santé plus ambitieuses. C'est très encourageant», relève Luc Lebon, responsable du Secteur prévention du tabagisme d'Unisanté.
Cette enquête représentative a été réalisée en mars 2025 auprès de 1070 personnes majeures en Suisse romande par MIS Trend sur mandat d'Unisanté, centre universitaire de médecine générale et santé publique qui couvre l’ensemble de la chaîne de soins. Elle a été effectuée dans le cadre du Programme cantonal de prévention du tabagisme, cofinancé par l'État de Vaud et le Fonds de prévention du tabagisme.
Source: ATS