A Genève, le projet de loi sur le climat, qui était porté par l'ex-conseiller d'Etat Antonio Hodgers, a du plomb dans l'aile. La majorité de droite de la commission de l'environnement et de l'agriculture du Grand Conseil a refusé l'entrée en matière sur ce texte, coupant court à tout débat. La plénière devra encore se prononcer.
L'entrée en matière a été refusée par 9 voix (PLR, UDC, le Centre et MCG) contre 5 (les Vert-es et les socialistes) et une abstention (LJS), a indiqué vendredi la commission dans un communiqué. Si les positions des commissaires sont suivies par les groupes en plénière, le projet de loi sur le climat sera définitivement enterré.
Initiative populaire cantonale
La majorité a refusé l'entrée en matière, estimant que le plan climat qui est déjà en place suffit. Elle préfère «travailler sur des mesures concrètes plutôt que sur une loi déclamatoire avec de grands objectifs qui seront difficiles à mettre en oeuvre».
Dans un communiqué, les Vert-e-s expriment «leur profonde indignation face à ce mépris affiché, à la fois envers l'urgence climatique et envers le travail mené depuis deux ans par le département et les milieux concernés». «Genève reste bloquée au stade des intentions», déplorent les écologistes.
La coalition climat, qui réunit dix associations écologistes et syndicales, a annoncé vendredi qu'elle envisageait de lancer une initiative populaire cantonale, sous réserve du vote du Grand Conseil en plénière.
Deuxième mouture
Le projet de loi sur le climat est le fruit d'un compromis impliquant certains milieux économiques, des associations environnementales et des syndicats. Il s'agit d'ancrer dans la loi le plan climat cantonal. L'objectif reste d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050.
Cette nouvelle mouture du projet de loi sur le climat, qui avait été présentée en octobre 2024 par Antonio Hodgers, faisait suite au refus d'une première version par la commission de l'environnement et de l'agriculture. Des amendements étaient en discussion sur cette nouvelle version.