Pour avoir bloqué un abattoir
La justice fribourgeoise condamne 71 militants antispécistes

Le Ministère public fribourgeois a condamné 71 militants antispécistes pour avoir bloqué l'abattoir Micarna à Courtepin le 1er juillet 2024. Les activistes ont reçu des peines pécuniaires avec sursis pour diverses infractions, dont violation de domicile et contrainte.
Le Ministère public fribourgeois a condamné 71 militants antispécistes pour avoir bloqué l'abattoir Micarna. (Image d'illustration)
Photo: Getty Images
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ATS Agence télégraphique suisse

Le Ministère public fribourgeois a sanctionné de peines pécuniaires avec sursis 71 activistes antispécistes qui avaient pénétré et bloqué en juillet 2024 l’abattoir de volaille de l’entreprise Micarna SA à Courtepin (FR). Il les a reconnus coupables notamment de dommages à la propriété, de violation de domicile, de violence ou menace contre les autorités et les fonctionnaires et de délit contre la loi fédérale sur la protection des animaux.

Le 1er juillet 2024 vers 04h25, 71 activistes antispécistes, membres du collectif «269 libération animale» s'étaient rassemblés devant l’entreprise Micarna à Courtepin pour mener une action contre cet abattoir. La plupart étaient masqués, vêtus de noir ou portant un capuchon pour dissimuler leur visage.

Plusieurs activistes étaient montés sur le toit afin d’allumer des fumigènes et de scander des slogans contre l’exploitation animale. D'autres avaient pénétré dans le bâtiment, libéré des poulets et empêché l’équipe d’intervention en cas d’épizootie de ramasser les animaux errant dans l’entreprise.

Certains militants antispécistes s’étaient enchaînés aux machines de l’entreprise. Les activistes avaient refusé de quitter les lieux en dépit des injonctions de la police qui avait fini par les déloger dans la soirée.

Peines avec sursis

Le Ministère public indique mardi dans un communiqué avoir reconnu, à de rares exceptions, ces 71 activistes coupables de dommages à la propriété, de contrainte, de violation de domicile, de violence ou menace contre les autorités et les fonctionnaires, de délit contre la loi fédérale sur la protection des animaux et de délit contre la loi fédérale sur les étrangers et l’intégration. Il leur a infligé des peines pécuniaires de 60 jours-amende avec sursis et complétés d’une amende.

Des plaintes pénales ont été déposées par le Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires et Micarna. Cette société a chiffré les dommages et le manque à gagner en raison de cette action à plus de 900'000 francs. Ses prétentions civiles excédant les compétences du Ministère public, Micarna devra faire valoir ses droits devant le juge civil.

Activistes étrangers

L’enquête a révélé que la quasi-totalité des activistes étaient des ressortissants étrangers domiciliés essentiellement en Allemagne, en Italie et en France. Ils étaient venus en Suisse pour réaliser cette action, a relevé le Ministère public fribourgeois. Les ordonnances pénales rendues le 27 novembre peuvent faire l’objet d’oppositions.



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