L’effondrement du glacier du Birch, mercredi dans le Lötschental valaisan, est sans nul doute l’une des pires catastrophes naturelles que la Suisse ait jamais connues. La majorité du village de Blatten est recouverte de débris et de glace, le reste a été submergé par les eaux de la rivière Lonza. Tandis que les autorités communales et cantonales ont juré de reconstruire le village, certains évoquent désormais la possibilité d'un retrait généralisé des vallées alpines.
De quoi hérisser le poil de plusieurs conseillers nationaux valaisans. Interrogé par le média pomona.ch, le centriste Philipp Matthias Bregy se dit indigné par cette suggestion. «Même avant ce qui s’est passé à Blatten, ce genre de débat n’avait pas lieu d’être, aujourd’hui il est tout simplement déplacé», affirme celui qui doit prendre la tête du Centre cet été. Et de prévenir: «Ceux qui veulent abandonner les vallées alpines sont prêts à priver les gens de leur patrie.»
Egalement sollicité par pomona.ch, le libéral-radical (PLR) Philippe Nantermod abonde dans le même sens. Pour lui, un retrait des villages alpins constituerait une perte pour l’héritage culturel du pays tout entier.
Les vallées alpines, pilier de l'identité suisse
Une position partagée par Christophe Clivaz, conseiller national... des Vert-e-s! Même s'il est le premier à penser que la crise climatique met les régions de montagne à rude épreuve, il juge tout retrait impensable: «Les vallées alpines font partie intégrante de l’identité suisse. Les abandonner n’est tout simplement pas envisageable.»
Le débat naissant sur un retrait des vallées alpines revêt également une dimension financière. En effet, les discussions sur la reconstruction de Blatten ont déjà commencé, et une chose est sûre: le coût de l'opération sera immense et largement supérieur aux capacités financières de la commune, voire du canton.
Interrogée par un média local, la conseillère d’Etat valaisanne Franziska Biner (Le Centre) s’insurge: «Dire, si peu de temps après que des gens ont tout perdu, que cela coûtera trop cher de reconstruire le village, c’est faire preuve d’un profond manque de respect.»