Bulle rend hommage aux jeunes tués dans un accident
«J'aimerais dire aux quatre enfants que je les aime très fort»

Dimanche de cérémonie et de marche blanche à Bulle (FR). Plusieurs centaines de personnes se sont réunies à l'église et dans la rue pour rendre hommage aux quatre jeunes Fribourgeois décédés dans un accident de voiture. La communauté portugaise locale est en deuil.
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Plusieurs centaines de personnes se sont réunies dimanche à Bulle pour un hommage aux 4 jeunes Fribourgeois.
Photo: Léo Michoud
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Léo MichoudJournaliste Blick

Le choc de l'accident mortel a laissé place au deuil, aux hommages et au soutien de toute une communauté. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Bulle (FR) ce dimanche 14 décembre, pour un dernier adieu aux quatre jeunes de 16 et 18 ans décédés le vendredi 5 décembre dernier dans un grave accident sur un rond-point de Collonges, à deux pas de Genève, côté France.

La communauté portugaise de la région s'est rassemblée pour pleurer les siens – trois des victimes habitaient le coin, et la quatrième vivait plus près de Fribourg. Mais c'est tout Bulle qui a eu l'air de partager le deuil des proches. Le soleil a traversé le brouillard, juste à temps. Et entre le silence, les embrassades et l'infinie tristesse de la foule, s'échappent parfois quelques rires.

Une église pleine à craquer

Familles, amis, camarades d'école, de sport ou simples connaissances: l'église Saint-Joseph de La Tour-de-Trême a largement débordé, peu avant midi, pour la cérémonie d'adieu aux deux couples, jamais revenus de leur séjour à Disneyland. Tellement de monde que la police locale a dû faire la circulation.

Vers 13h30, après une distribution de ballons de baudruche blancs et roses, une marche blanche organisée par des amis des défunts a pris forme derrière des dizaines de voitures et motos klaxonnant. Beaucoup de jeunes gens et de proches portaient des t-shirts floqués de photos des trois locaux.

Au milieu de la route, une maman et sa fille de 18 ans, venues de Châtel-Saint-Denis, expliquent les raisons de leur présence. «Nous sommes venues en soutien aux familles, commence la mère, qui ne connaît pas personnellement les familles endeuillées. Dans leur tristesse, la mobilisation pour leurs enfants va leur rester.» Sa fille ajoute: «Je suis venue pour les gens de mon âge.» Nul doute que cet événement tragique a beaucoup fait parler dans les écoles du canton.

«Notre monde s'est écroulé»

Après avoir traversé Bulle, puis le quartier de deux des jeunes, le cortège s'arrête près d'un parc, avec une vue splendide sur les pré-Alpes fribourgeoises. Dévastée, la maman de la jeune Bulloise décédée s'adresse à Blick: «J'aimerais dire aux quatre enfants que je les aime très fort et qu'ils profitent bien là où ils sont.»

A ses côtés, son compagnon met l'accent sur la prévention de tels accidents. «On aimerait que tous les jeunes qui sont là soient conscients qu'il est très difficile de perdre quelqu'un de proche, qu'ils soient vigilants, prudents et qu'ils écoutent leurs parents. Même si tout va bien, tout peut arriver. Notamment sur la route...» 

Il y a une semaine, c'est comme si leur monde s'était écroulé: «C'est impossible de réaliser. Et c'est encore difficile aujourd'hui», relate le conjoint, lui-même père de plusieurs jeunes adultes. Habitante de la région depuis 25 ans, la maman d'origine portugaise ne s'attendait pas à voir autant de personnes auprès des familles en ce dimanche difficile: «Ça fait chaud au coeur de voir tout ce monde être solidaire.»

Tous deux adressent «un grand remerciement à tous la jeunesse de Bulle et la tour de Trême pour ce formidable hommage rendu pour nos enfants». Quelques minutes plus tard, c'est le lâcher de ballon qui met un terme à la marche blanche, sous les vrombissements des moteurs de voitures et de deux-roues. Une autre cérémonie aura lieu dans quelques jours pour la quatrième disparue qui habitait, elle, le district de la Sarine.

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