Stadler Rail n’a pas une minute de répit en ce moment. D’abord, les CFF passent la commande la plus chère de leur histoire pour 116 trains à deux étages au groupe allemand Siemens. Stadler repart bredouille, ce qui fait grincer des dents dans les milieux économiques et politiques. Et le patron de Stadler, Peter Spuhler, ne cache pas sa déception. Il envisage même de faire appel de la décision des CFF.
Les recherches de «SRF Investigativ» le montrent: le grand groupe milliardaire enfreint depuis des années les dispositions environnementales en Suisse. Il en ressort que, dans ses usines des cantons de Saint-Gall et de Thurgovie, Stadler dépasse régulièrement et nettement les valeurs limites autorisées pour les émissions de COV (composés organiques volatils). Dans l’usine de St-Margrethen (SG), elles sont par exemple cinq fois plus élevées chaque année.
Trop de substances nocives émises
Trop de substances nocives s’échappent des cabines de pulvérisation. Concrètement, de fines particules de composés chimiques COV s’évaporent lors de la peinture des trains et se retrouvent dans l’air sans être filtrées. Malgré les demandes répétées des autorités – Saint-Gall exige une réduction depuis 2014 – Stadler Rail n’a toujours pas pris de mesures suffisantes pour endiguer les émissions, écrit SRF.
C’est pourquoi le constructeur de trains, dont le siège se trouve à Bussnang (TG), est engagé dans une procédure d’assainissement avec les deux cantons. Saint-Gall et Thurgovie ont ainsi obligé Stadler à réduire les émissions dans un délai de cinq ans. Par exemple en construisant une installation d’épuration qui filtre les émissions de COV de l’air vicié.
Le constructeur de trains exploite déjà de telles installations dans certaines usines Stadler Rail à l’étranger, par exemple en Hongrie. Dans les trois usines suisses, elles font en revanche toujours défaut à ce jour.