Après des querelles internes, deux anciens membres du comité directeur du Parti Pirate ont fondé leur propre formation, baptisée «Intégrité numérique suisse». Le président du Parti Pirate et la coprésidente d'«Intégrité numérique suisse» ont confirmé dimanche une information de la NZZ am Sonntag sur cette rupture.
Nicole Rüegger, coprésidente d'Intégrité numérique suisse, a expliqué ainsi à Keystone-ATS le contexte du désaccord: «Philippe Burger, vice-président du Parti Pirate, financier de longue date et figure dominante de la formation, s'en était pris à plusieurs personnes au cours des derniers mois. Il m'avait personnellement fortement menacée». «Depuis un certain temps, plusieurs personnes critiquaient le manque de gestion de l'organisation. Nous avons demandé à plusieurs reprises au président Jorgo Ananiadis d'agir», ajoute Mme Rüegger. Or «M. Ananiadis est resté inactif en interne, prenant même publiquement la défense de M. Burger. Ce comportement est incompatible avec nos valeurs, ce qui a conduit à la rupture».
Mme Rüegger et Jonas Sulzer, un autre ancien membre du comité directeur du Parti Pirate, forment la coprésidence du nouveau parti. Les structures de la formation sont actuellement en cours d'élaboration, tout comme son programme. Une centaine de personnes ont fait part de leur intérêt, a précisé Nicole Rüegger.
Pas de «scission»
Le président du Parti Pirate, Jorgo Ananiadis, refuse de parler de «scission». Lors de l'assemblée générale début avril, il a lui-même été confirmé à une majorité des trois quarts, relève-t-il. «Moins de 10% des membres ont voté pour le maintien de Mme Rüegger et de M. Sulzer au sein du comité directeur lors de l'élection suivante», a ajouté M. Ananiadis.
Par la suite, l'assemblée a élu quatre nouvelles personnes au comité directeur, ce qui signifie que le Parti Pirate «reste très solide» avec ses presque 2000 membres, a-t-il ajouté.
Collecte de signatures sur l'e-ID
Selon l'information fournie le 17 avril et relative à l'assemblée du 5 avril, Nicole Rüegger et Jonas Sulzer restent responsables de la collecte de signatures contre la loi sur l'e-ID. Interrogée par Keystone-ATS, Mme Rüegger précise qu'elle et M. Sulzer mèneront une éventuelle campagne de votation contre la loi sur l'e-ID au nom de leur nouveau parti.