Au milieu de l’année 2020, Brigitte Post pensait en avoir fini avec le Covid, après six mois d’une maladie longue et douloureuse. Mais le pire reste à venir pour la femme de 59 ans: de sa bataille avec le virus, elle garde une fatigue permanente, une hypersensibilité à la lumière et un cerveau brumeux, et ce durant des mois. «J’étais une épave humaine», raconte-t-elle à la «SonntagsZeitung». Le diagnostic sera fait plus tardivement: elle souffre du Covid long.
La vie de la directrice d’une agence de communication a été bouleversée. «J’étais tellement épuisé que je pouvais à peine me tenir debout. Ma mémoire à court terme était défaillante», explique-t-elle. La souffrance a duré plus d’un an et demi.
Seule la vaccination a apporté un soulagement
Au contact avec d’autres patients souffrant de Covid long, elle apprend alors que des études évoquent le vaccin comme un remède possible à ces affres. Elle se décide alors d’essayer.
L’expérience a fonctionné: «Pour moi, c’était un redémarrage complet. Depuis lors, je me porte si bien que je ne touche plus d’indemnités journalières de maladie. Je me suis également désinscrit de l’AI.»
Elle n’est toujours pas aussi en forme qu’avant la maladie, tempère-t-elle. «J’ai toujours besoin de pauses régulières. Mais je peux à nouveau m’occuper de moi, diriger mon agence de communication, travailler pour ma fondation pour le bien-être des animaux et faire de longues promenades avec mon partenaire et les chiens», explique Christine Post. «Je peux tout simplement profiter de la vie. Cela n’a plus été possible pendant près d’un an et demi.»
«Non, je n’ai pas inventé les symptômes»
Ce n’est que le 15 janvier 2021, un peu plus d’un an après avoir contracté le virus, vraisemblablement dans un club de Zurich, qu’elle reçoit son diagnostic officiel. Avant cela, sa contamination n’était qu’un soupçon. C’était au début de la première vague du Covid et elle fait probablement partie des premières personnes contaminées en Suisse. «J’avais envoyé à l’Inselspital de Berne ma radiographie pulmonaire de l’Hôpital cantonal d’Aarau de janvier 2020. J’avais lu qu’un radiologue effectuait des analyses à l’aide d’une intelligence artificielle. Et il a effectivement pu déterminer sans aucun doute que j’avais attrapé le Covid. Pour moi, ce fut un incroyable soulagement. Finalement, tout s’est mis en place.»
Car entre-temps, elle a longuement dû se justifier et sa parole a longuement été remise en doute. «Je devais constamment répéter: non, je n’invente pas les symptômes, non, je n’ai pas de problèmes psychologiques, non, je ne suis pas simplement fatiguée de travailler. Encore et encore, j’ai été poussé dans ce coin.»
Réaction excessive du système immunitaire
La recherche n’en est qu’à ses débuts dans l’analyse du Covid long et de ses conséquences. On soupçonne qu’une surréaction du système immunitaire pourrait être à l’origine des symptômes prolongés, quelle que soit la gravité de l’infection initiale par le Covid. La vaccination apporterait dès lors un soulagement, soit en éliminant tous les restes de virus dans le corps, soit en calmant le système immunitaire déréglé. Le Covid long touche souvent de jeunes femmes.
Le fait est que, selon diverses études, environ la moitié des patients de Covid long signalent une amélioration de leur état de santé à la suite de la vaccination.
Dans un groupe Facebook pour les personnes souffrant de cette maladie en Suisse, des expériences positives avec la vaccination sont également rapportées: «Cinq semaines après la deuxième vaccination et huit mois après le Covid, je peux dire que mes palpitations cardiaques et mes chutes ne se produisent plus», rapporte une personne. (sac/daj)