Leur sécurité serait négligée
Les enfants subissent aussi les violences conjugales

Un rapport commandé par la Fondation KidsToo révèle que la violence conjugale est souvent négligée dans les décisions de garde d'enfants. L'étude, menée dans quatre cantons suisses, souligne le manque de prise en compte du vécu des enfants et des risques encourus.
Un rapport révèle que la violence conjugale est souvent négligée dans les décisions de garde d'enfants.
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ATS Agence télégraphique suisse

La violence conjugale reste trop souvent invisibilisée dans les décisions de garde des enfants et de droit de visite, révèle mardi un rapport commandé par la Fondation KidsToo. La sécurité et le bien-être des enfants ne bénéficient ainsi pas des garanties nécessaires.

Mené pendant plus de 20 mois sur 41 cas dans les cantons de Saint-Gall, du Tessin, de Vaud et de Zurich, le travail de la Haute école spécialisée de la Suisse italienne (SUPSI) et de la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW) représente la première analyse approfondie des processus institutionnels et coûts liés aux décisions de garde dans des situations de violence domestique.

L’étude montre que, dans de nombreux cas, la violence conjugale tend à s’effacer des débats lorsqu’il s’agit de statuer sur la garde ou les droits de visite. Le vécu des enfants, pourtant directement concernés, est insuffisamment pris en compte, et leur parole demeure trop rarement entendue.

Interventions exceptionnelles

Les chercheurs relèvent également une tendance à assimiler la violence à un simple conflit parental, ce qui invisibilise les risques encourus par les mineurs et par le parent victime. Par ailleurs, les interventions précoces, pourtant déterminantes pour protéger les enfants, restent exceptionnelles.

Enfin, les coûts des procédures apparaissent étroitement liés aux logiques administratives plutôt qu’à la gravité des situations, révélant un système qui peine encore à placer la sécurité des enfants au cœur des décisions.

Renforcer l'audition des enfants

Face à ces constats, le rapport propose une série d’actions prioritaires. Il recommande notamment de renforcer l’audition des enfants, en mettant à disposition des outils adaptés à leur âge, et de développer la formation destinée aux professionnels du droit, du social et de la santé.

Il préconise également de simplifier les réglementations fédérales, en clarifiant la répartition des compétences, et d’harmoniser les pratiques cantonales afin d’assurer une prise en charge équitable sur l’ensemble du territoire.

Enfin, le rapport souligne l’importance d’investir dans la formation des intervenants (juges et autorités de protection de l’enfance et des adultes, APEA) sur la violence dans le couple et son impact sur les enfants, dans la prévention en favorisant des interventions coordonnées et précoces, et de garantir un financement adéquat pour éviter retards et ruptures de suivi.

Violences contre les femmes: besoin d'aide?

Vous, ou l'une de vos proches, êtes victime de violences de la part d'un partenaire ou d'un proche? Voici les ressources auxquelles vous pouvez faire appel.

En cas de situation urgente ou dangereuse, ne jamais hésiter à contacter la police au 117 et/ou l'ambulance au 144.

Pour l'aide au victimes, plusieurs structures sont à votre disposition en Suisse romande, et au niveau national.

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