Yann Sommer et l'équipe de Suisse, c'est fini. Le gardien de la Nati a annoncé la fin de sa carrière internationale ce lundi 19 août. Figure incontournable de l'équipe de Suisse, le trentenaire, né à Morges (VD) avant de très vite déménager dans le canton de Zurich avec ses parents, ne laisse personne de marbre.
Au fil des ans, le portier au palmarès impressionnant a su faire sa place dans le cœur des habitantes et habitants du pays. En ce jour particulier, Blick a demandé à trois personnalités de son canton d'origine de commenter ce véritable phénomène.
Philippe Leuba, ancien conseiller d’Etat et ancien arbitre
Pour Philippe Leuba, ancien conseiller d’État vaudois libéral-radical (PLR) et ex-arbitre international de football, «Yann Sommer entre de son vivant dans le panthéon du football suisse»: «Il a été champion d’Allemagne et champion d’Italie en tant que titulaire, c’est probablement la carrière la plus impressionnante de tous les gardiens helvétiques.»
Celui qui est par ailleurs conseiller du Comité International Olympique (CIO) rappelle le penalty arrêté par le portier face à l’attaquant français Kylian Mbappé, lors du 8e de finale de l’Euro 2021. «Cette parade historique me fait penser à celle réalisée par Gégène Parlier, en 1954 en Hongrie, face à Ferenc Puskas, qui était alors l’un des meilleurs joueurs au monde, glisse-t-il. Ce sont des instants historiques offerts par le destin.»
Concernant l’aspect humain de Yann Sommer, Philippe Leuba se souvient l’avoir croisé dans un hôtel il y a quelques années. «C’est quelqu’un de très accessible, d’extrêmement modeste et de profondément gentil, assure l’ancien ministre. Son comportement est exemplaire. Contrairement à d’autres, il n’a jamais défrayé la chronique pour une altercation en boîte ou pour des soucis extraconjugaux. En outre, que cela soit concernant son prédécesseur Emmanuel Neuer lorsqu’il jouait au Bayern Munich ou concernant son successeur en équipe nationale Gregor Kobel, Yann Sommer n’est jamais entré dans les polémiques. C’est tout à l’honneur de celui qu’on peut comparer, sur certains aspects, à Roger Federer.»
Nuria Gorrite, conseillère d’État morgienne
En tant que Morgienne, Nuria Gorrite, conseillère d’État vaudoise en charge de la culture, des infrastructures et des ressources humaines, a évidemment une pensée pour Yann Sommer en ce jour particulier. «Même s’il ne doit pas avoir beaucoup de souvenirs, on aime bien souligner qu’il est Romand puisqu’il est né à Morges», glisse-t-elle avec humour au bout du fil.
La figure socialiste qualifie le footballeur de «monument»: «Yann Sommer, grâce à ses qualités techniques indéniables, est un mur infranchissable, image-t-elle. Pour l'illustrer, on peut, bien sûr, mentionner le fameux match contre la France (ndlr: le 8e de finale de l’Euro 2021 gagné par la Nati aux tirs au but) où nous étions suspendus à ses mains.»
Le phénomène Yann Sommer va plus loin que la discipline sportive dans laquelle il excelle. Comment l'expliquer? D’après l’élue, le portier «arrive à créer de l’émotion et donc de l’attachement». Et d’ajouter: «Il faut aussi mentionner que sa plastique agréable, à l'instar de Roger Federer, a vraisemblablement participé à cette séduction large, qui va effectivement au-delà des personnes qui aiment le football.»
David Lemos, commentateur des matches de la Nati
Impossible de ne pas sonder David Lemos, commentateur attitré des matches de l’équipe de Suisse sur la RTS, sur le départ de Yann Sommer de la Nati. «Il sera, par définition, difficile de remplacer le meilleur gardien de l’histoire de l’équipe nationale, souffle-t-il à Blick. Il était un leader positif et l’exemple même du team player, à l’image de ses adieux exemplaires.»
Selon le journaliste sportif lausannois, «On ressort à raison aujourd’hui son penalty arrêté contre Mbappé ou encore les échecs de Sergio Ramos et Jorginho». Mais, toujours d’après lui, «Yann Sommer, c’est surtout une multitude de parades de classe mondiale dans des matches importants que l’équipe de Suisse aurait perdus avec un gardien 'normal'.»