Le Conseil national veut mieux protéger les troupeaux face aux attaques de loups. Il a adopté jeudi une motion demandant l’organisation de battues dissuasives menées par des patrouilles. Celles-ci pourraient également utiliser des munitions non létales pour effrayer les prédateurs dans les Alpes.
Par 95 voix contre 87 et 4 abstentions, le Conseil national a accepté la motion du groupe du Centre. Il s'agit de mesures complémentaires pour la protection des troupeaux, a déclaré Benjamin Roduit (Centre/VS). La motion demande également le financement d'actions d'effarouchement. Le Conseil des Etats doit se prononcer.
Albert Rösti est contre
Les cantons du Valais, du Tessin et des Grisons ont été durement touchés par des catastrophes naturelles ces dernières années et ces derniers mois, a ajouté Benjamin Roduit. Ils ne devraient pas avoir à subir en plus les dégâts causés par un trop grand nombre de loups.
Le ministre de l'environnement Albert Rösti s'est prononcé contre la motion. L'expérience a montré que les balles en caoutchouc ne sont efficaces qu'à une distance inférieure à 25 mètres, a-t-il déclaré. L'effarouchement n'aura donc que peu d'effet, car les hommes s'approchent rarement des loups de si près.
Des premières régulations faites
Les dispositions visant à prévenir les dommages causés par les loups ont été renforcées depuis le dépôt de la motion, et les organisations environnementales les ont également acceptées, a ajouté Albert Rösti. Si des mesures supplémentaires s'avéraient nécessaires, le Conseil fédéral les proposerait, a assuré le ministre de l'environnement au Conseil.
Les loups peuvent aujourd'hui être abattus à titre préventif, avant qu'ils ne causent des dommages. Une première phase de régulation a duré de décembre 2023 à fin janvier 2024, une seconde de début septembre 2024 à fin janvier 2025. Cela a permis de freiner la croissance rapide des effectifs de loups, a indiqué l'Office fédéral de l'environnement dans un bilan intermédiaire fin mai.
L'office fédéral a également écrit qu'après un pic en 2022, le nombre de prélèvements d'animaux de rente se situe aujourd'hui à nouveau au niveau de 2021, lorsque la population de loups en Suisse se situait entre dix et quinze meutes. La Confédération attribue notamment cette évolution à l'augmentation des moyens financiers alloués à la protection des troupeaux.