Berne dit non
Pas d'âne pour protéger les troupeaux du loup dans le Jura

Les éleveurs jurassiens ne pourront pas utiliser d'ânes pour protéger leurs troupeaux contre les loups. La Confédération juge cette pratique contraire à la législation sur la protection des animaux. Les dérogations accordées par le canton du Jura devront être retirées.
Publié: 10:28 heures
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Pour la Confédération, il n'est pas non plus scientifiquement prouvé que les ânes sont véritablement un rempart contre les prédateurs.
Photo: Keystone
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ATS Agence télégraphique suisse

Les éleveurs jurassiens ne pourront pas utiliser un âne pour protéger les troupeaux de moutons et de chèvres contre les attaques du loup. La Confédération juge cette pratique contraire à la législation. Les cantons ne pourront plus délivrer de dérogations.

Le Parlement jurassien avait adopté fin 2023 un postulat UDC qui demandait l'autorisation de faire appel à l'âne pour protéger les troupeaux. Sollicité par le canton du Jura pour donner un avis de droit, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) relève que la pratique est inapplicable.

L'ordonnance fédérale sur la protection des animaux interdit la détention des équidés lorsqu'ils sont seuls. C'est pourtant seulement dans ce cas de figure que l'animal assume son rôle de protecteur. Selon cette ordonnance, les ânes doivent avoir des contacts visuels, auditifs et olfactifs avec un congénère.

Pâturages jurassiens pas adaptés aux ânes

Les cinq dérogations accordées à ce jour par le canton du Jura ne respectent pas le droit supérieur et devront être retirées. Même si le recours à des ânes seuls est apprécié dans le canton comme une mesure de protection, il faudra y renoncer, souligne le Gouvernement jurassien dans un rapport récemment publié. Il classe donc le postulat.

En plus de cette base légale, l’OSAV relève plusieurs obstacles pratiques. Les ânes, originaires de zones arides, supportent mal l’humidité des pâturages jurassiens. Ils doivent aussi bénéficier d'une alimentation très spécifique difficile à fournir en altitude, ainsi que d'un apport quotidien en eau potable fraîche.

Pour la Confédération, il n'est pas non plus scientifiquement prouvé que les ânes sont véritablement un rempart contre les prédateurs.

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