Crise du logement oblige
Nouvelle tendance: sous-louer son appartement pendant ses vacances

La pénurie de logements modifie le marché de la location. De plus en plus d'habitants décident de (sous-)louer leurs appartements à la semaine ou au mois. Eviter de payer son loyer pendant les vacances est une bonne idée, mais elle comporte des risques.
Publié: 14.05.2023 à 06:04 heures
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La pénurie de logements dans les villes entraîne une nouvelle tendance: des sous-locations à durée très courte, comme ici à Zurich
Photo: keystone-sda.ch
Rolf Kromer

«Je m'absente pour trois semaines et je loue pendant ce temps mon appartement d'une pièce avec cuisine séparée et grand balcon.» C'est ce que propose la locataire Léa N.* sur la plateforme Internet Ron ORP. L'appartement annoncé se trouve dans le quartier de Wiedikon en ville de Zurich. «Le prix pour trois semaines comprend l'internet et s'élève à 800 francs. Il est aussi possible d'emprunter mon vélo.», écrit encore la locatrice.

Pourquoi Léa N. loue-t-elle son appartement pour une durée aussi courte? Elle répond à Blick: «L'appartement ne doit pas rester vide, cela peut aider une autre personne.» Il y a aussi un aspect financier pour cette étudiante allemande, qui suit un séminaire à Zurich. Léa a déjà loué son appartement de cette manière «au moins dix fois.» Son expérience a toujours été positive. «Une seule fois, un sous-locataire n'a pas fait le ménage.»

Un phénomène nouveau

Léa N. n'est pas une exception. De plus en plus d'appartements sont sous-loués pour une très courte durée, confirme Nadia Loosli. Elle connaît mieux que quiconque le marché locatif de la ville de Zurich. Depuis plus de 20 ans, elle envoie chaque jour sa newsletter «Immomailing» contenant les annonces de logements zurichois. Elle explique: «Il y a beaucoup plus d'annonces de personnes qui veulent louer leur appartement pour seulement deux ou trois semaines.» Ce n'était pas le cas il y a 15 ans. «Au contraire, à l'époque, les gens quittaient complétement leur appartement même lorsqu'ils partaient pour un tour du monde d'un an.»

Les globe-trotters acceptaient de déménager leurs lits, canapés, tables et armoires de leur appartement et de les placer dans un entrepôt contre paiement. Et ils devaient chercher un nouveau logement avant leur retour. Aujourd'hui, la situation est complètement différente. Une recherche récente sur Ron ORP et sur Immoscout24 montre que dans les villes de Zurich, Berne et Bâle, des dizaines d'appartements sont annoncés pour une durée limitée à un an, voire six mois seulement.

Les vacances coûtent deux fois plus cher

L'une des raisons est le prix élevé des loyers dans les villes. Ils rendent les vacances doublement coûteuses: d'une part, il faut payer un loyer onéreux pour son propre appartement, qui reste inutilisé. D'autre part, l'hôtel ou l'appartement de vacances coûte cher pendant le séjour.

Une autre raison est la diminution d'aide au voisinage, qui était autrefois monnaie courante: Nourrir le chat en cas d'absence, ou surveiller l'appartement, arroser les plantes, vider la boîte aux lettres et aérer régulièrement.

La sous-location est en principe autorisée. L'important est que le locataire ne fasse pas de bénéfice, sinon le bailleur peut refuser de donner son accord.

Attention aux risques!

Mais la sous-location de courte durée n'est pas sans embuches. Trouver une personne qui souhaite louer l'appartement consiste déjà en une épreuve en soi. Ensuite, si le locataire à court terme et le propriétaire ne se connaissent pas, les locataires principaux s'exposent à des risques. Les sous-locataires peuvent causer des dommages dont le locataire principal est responsable. Ou alors, ils restent redevables du montant de la sous-location. De plus, certains sous-locataires audacieux n'utilisent pas l'appartement pour l'usage convenu.

C'est le cas de Heiko S., dont le modèle commercial avait été rendu public fin 2017. Il louait des appartements dont les habitants étaient en vacances pour quelques semaines ou quelques mois. Seulement, au lieu d'y habiter, il y faisait travailler des prostituées.

*Prénom modifié

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