Voici les assurés les plus touchés
Exit les 4,4%! Ces primes maladies seront encore plus chères

Ceux qui ont opté pour les primes maladie les plus basses pour économiser risquent de déchanter: ces offres devraient subir une hausse bien supérieure à 4,4% annoncés la semaine dernière par l’OFSP. Pour beaucoup d’assurés, cette nouvelle s'annonce rude.
Publié: 06:46 heures
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Dernière mise à jour: 07:16 heures
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Marcel Thom, auteur de l'étude Deloitte, a de mauvaises nouvelles à annoncer à certains assurés.
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Martin Schmidt

De nouveaux remous guettent les assurés sur le front des primes maladie. En effet, la hausse moyenne annoncée le 23 septembre dernier par la Confédération ne reflètent qu’une partie de la réalité.

Selon une étude du cabinet Deloitte qui sera présentée ce jeudi 2 octobre et que Blick a d'ores et déjà pu consulter, les primes les moins chères devraient augmenter en moyenne de 7,1%. Cela constitue en moyenne environ 23 francs de plus par mois. Pour le cabinet, le constat est sans appel: au niveau des offres bon marché, la hausse effective sera bien plus forte que celle communiquée.

La franchise à 300 francs, grande perdante

Cette tendance contraste fortement avec l'augmentation moyenne de 4,4%, communiquée la semaine dernière par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). «Cette moyenne ne correspond pas au vécu de la plupart des assurés», souligne Marcel Thom, auteur de l’étude.

L'expert précise: «Les offres les moins chères sont très prisées, et ceux qui y ont recours verront une hausse bien plus marquée.» Pour mener à bien son étude, Deloitte a comparé les primes les plus basses proposées sur le marché avec la franchise maximale de 2500 francs, choisie par environ un tiers des assurés.

Les assurés disposant à la fois de primes basses et d'une franchise à 300 francs, la plus répandue en Suisse, la hausse devrait être particulièrement marquée. Une mauvaise surprise pour les ménages attentifs à leurs dépenses, et une charge encore plus lourde pour ceux qui sont déjà en difficulté financière.

Mode de calcul en cause

Selon Marcel Thom, le choix de la franchise reflète souvent l’état de santé des assurés: les personnes en bonne santé se tournent vers la franchise maximale, tandis que les personnes qui tombent malade fréquemment optent pour une franchise plus basse.

Le fait que les primes les plus avantageuses augmentent davantage est lié au mode de calcul, explique Marcel Thom. Choisir une franchise élevée donne droit à un rabais au niveau des primes, mais cette réduction est plafonnée par la loi.

Or, ces primes au rabais sont de plus en plus prisées par des personnes qui engendrent d'importants frais médicaux. Conséquence: ce type de primes fait l'objet d'ajustements plus forts que la moyenne du marché. Pour ce qui est des franchises maximales, la hausse des primes les plus basses dépasse largement la moyenne communiquée par l’OFSP. Sur les trois dernières années, elles ont grimpé de 30% au total.

Coup dur pour les ménages à faibles revenus

Comme si cela ne suffisait pas, les ménages qui doivent faire attention à chaque franc, doivent maintenant faire face à une mauvaise nouvelle: selon Deloitte, changer de compagnie deviendra toujours moins avantageux, l'écart entre les offres des douze plus grands assureurs s'étant considérablement réduit.

En 2017, un changement de caisse permettait encore de réaliser près de 33% d'économies sur ses primes. Aujourd'hui, ce pourcentage est deux fois moins élevé.

Les caisses sont solidaires entre elles

«Cette convergence entre les assureurs est notamment due au mécanisme de compensation des risques et aux exigences de solvabilité», explique Marcel Thom. Le système de compensation des risques prévoit que les caisses avec une forte proportion de clients en bonne santé alimentent un fonds destiné à soutenir celles dont les assurés entraînent des coûts médicaux plus élevés.

Malgré ce potentiel d’économies en baisse, Deloitte estime qu’environ 10% des assurés pourraient changer de caisse cet automne. Dans une précédente enquête de marché, le cabinet avait expliqué qu'une hausse supérieure à 30 francs incitait une personne sur deux à envisager un tel changement.

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