Alors que les risques d'attaques sont nombreux
Des mesures de sécurité exceptionnelles seront mises en place au Bürgenstock

La conférence sur l'Ukraine de ce week-end au Bürgenstock (NW) est entourée de mesures de sécurité exceptionnelles. Tour d'horizon des menaces évoquées et des moyens engagés par la Confédération pour y faire face.
Publié: 13.06.2024 à 15:49 heures
De l'espionnage aux attaques biologiques en passant par les cyberattaques, la conférence sur l'Ukraine de ce week-end au Bürgenstock (NW) est entourée de mesures de sécurité exceptionnelles.
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AFP Agence France-Presse

Menace ABC

Ces menaces (atomiques, biologiques et chimiques) sont prises au sérieux par les services de la Confédération. La Russie a été à plusieurs reprises accusée d'avoir mené des attaques, notamment contre des opposants politiques, avec des substances de «type Novitchok», un produit neurotoxique développé à des fins militaires à l'époque soviétique.

L'Office fédéral de la protection de la population (OFPP) indique que le Laboratoire de Spiez (BE) sera présent sur le terrain avec des équipes d'intervention mobiles spécialisées afin d'identifier et de prévenir de tels dangers.

Comme lors de toutes les conférences internationales, le réseau de mesure de la radioactivité NADAM (le «Réseau automatique de mesure et d'alarme pour le débit de dose»), qui compte 76 sondes réparties dans toute la Suisse, sera densifié localement par des sondes mobiles supplémentaires, précise l'OFPP.

En cas de besoin, la Centrale nationale d'alarme (CENAL) pourra faire appel à différents moyens de mesure (hélicoptères de mesure, équipes de mesure, etc.) et à des conseils spécialisés au profit de la direction des opérations, relève encore l'OFPP.

Attaques sur les systèmes de communication

Le système Polycom sera engagé dans la zone rouge du sommet. Il s'agit d'un système radio parallèle qui fonctionne même si la téléphonie GSM tombe. Il garantira une communication «libre et sans faille» entre les forces d'intervention sur place, selon l'OFPP.

ESPIONNAGE: très concrètement, le Service de renseignement de la Confédération (SRC) juge «probable» la présence de membres de services de renseignement étrangers au sein des délégations dépêchées au bord du lac des Quatre-cantons. Il anticipe également que des «acteurs russes» diffuseront de la désinformation et de la propagande. Ils pourraient par exemple relayer des déclarations en faveur des intérêts russes, ou tenter de délégitimer les positions qui vont à leur encontre, explique le SRC.

Les hôtes de la conférence, en particulier les dizaines de chefs d'Etat et de ministres des affaires étrangères, représentent «des cibles intéressantes» pour les espions étrangers.

Cyberattaques

C'est l'une des grandes craintes des responsables de la Confédération, dont les plateformes ont déjà fait l'objet d'attaques de la part des «hacktivistes» russes. Ceux-ci avaient notamment sévi à l'occasion d'un discours vidéo du président ukrainien Volodymyr Zelensky en juin 2023 devant les Chambres fédérales.

Jusqu'à présent, aucune cyberattaque contre des infrastructures critiques ni aucune campagne de cyberespionnage visant cette conférence n'a été enregistrée, selon le SRC et l'Office fédéral de la cybersécurité (OFCS). Ce dernier reconnaît cependant que le risque est «élevé». Et lors d'une conférence de presse lundi à Berne, la présidente de la Confédération Viola Amherd a admis une recrudescence des «nuisances» dans ce domaine.

Au Bürgenstock, les attaques pourraient par exemple tenter de provoquer des pannes de système, de perturber le déroulement de la conférence, de provoquer des pertes et des divulgations de données ou de saper la légitimité et la confidentialité de la réunion, détaille le SRC.

L'OFCS s'attend notamment à des attaques «par déni de service distribué (DDoS)». Les «hacktivistes» pourraient aussi tenter de «défigurer» des sites web en rapport avec la conférence ("défacement» en jargon technique).

Attaques aériennes

lors de la conférence de presse de lundi, Viola Amherd a évoqué un important engagement de la défense anti-aérienne. L'armée engagera jusqu'à 4000 soldats, en appui des polices fédérale et nidwaldienne.

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