Images satellites
A Blatten, la montagne bougeait déjà en 2016

Des signes avant-coureurs de l'éboulement de Blatten (VS) étaient déjà visibles depuis l'espace des années avant la catastrophe. Comme le montre une analyse d'images satellites de l'Agence spatiale européenne (ESA), la pente du Petit Nesthorn bougeait déjà en 2016.
Publié: 12:28 heures
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Le village de Blatten (VS) a été enseveli par un gigantesque éboulement le 28 mai dernier (archives).
Photo: PETER SCHNEIDER
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ATS Agence télégraphique suisse

Des images satellites de l’Agence spatiale européenne révèlent que les signes de l’éboulement de Blatten (VS) étaient perceptibles depuis des années. Dès 2016, la pente du Petit Nesthorn montrait déjà des mouvements, bien avant la catastrophe. Ces mouvements n'ont cessé d'augmenter au fil des années et se sont nettement renforcés jusqu'à l'éboulement du mois de mai, a indiqué vendredi l'ESA dans un communiqué.

«Notre analyse confirme que les déplacements du Petit Nesthorn se sont développés sur plusieurs années avant l'effondrement», explique Andrea Manconi, du WSL Institut pour l'étude de la neige et des avalanches (SLF). «De tels résultats nous aident à voir plus clairement comment les données satellitaires peuvent être utilisées pour la détection précoce», ajoute le spécialiste, cité dans le communiqué.

Des images satellites

Dans le cadre du projet «Modulate» de l'ESA, Andrea Manconi et d'autres scientifiques ont analysé des images radar de deux satellites prises entre 2016 et 2024. Entre 2016 et 2017, les images montraient déjà que la pente sur les flancs du Petit Nesthorn se déplaçait lentement. Dans les années qui ont suivi, ces mouvements sont devenus de plus en plus forts et rapides.

Jusqu'en 2023, la pente se déplaçait d'environ 50 centimètres par an et dans les dernières images analysées de l'été 2024, elle se déplaçait à une vitesse de 150 centimètres par an. Selon l'ESA, cela marque une transition claire d'une déformation relativement lente à une déformation rapide et montre que la probabilité d'une catastrophe imminente était nettement plus élevée.

Les images analysées proviennent de satellites dits en bande L. Ils émettent des ondes radar plus longues que d'autres satellites plus répandus, tels que les Sentinel 1 de l'ESA. Ils peuvent ainsi mieux pénétrer la végétation et les terrains complexes. Certains satellites en bande L sont déjà en service, mais jusqu'à présent à une échelle moindre que d'autres satellites radar. Selon l'ESA, ces découvertes montrent l'importance de tels satellites pour détecter rapidement les mouvements dangereux.

Les autorités de Blatten ont pu évacuer les gens à temps grâce à des observations locales. Mais l'installation de capteurs locaux sur chaque versant alpin n'est pas réalisable d'un point de vue logistique et financier, note l'ESA.

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