Les élections anticipées qui se tiennent ce dimanche au Kosovo intéressent de nombreuses personnes en Suisse. Le député zurichois Reis Luzhnica se montre optimiste. Celui-ci siège pour le PS au Parlement de la ville de Zurich et est membre du parti Vetëvendosje (Autodétermination) du Premier ministre par intérim Albin Kurti.
Avant les élections parlementaires au Kosovo, il se montre confiant. «En Suisse, environ 14'500 personnes se sont inscrites pour voter. Même si le potentiel est plus élevé, c’est un bon nombre et très important pour Vetëvendosje», a-t-il déclaré à l’agence Keystone-ATS. La diaspora tend à voter de manière plus progressiste, de façon similaire aux centres urbains du Kosovo.
Un vote plus progressiste
Récemment, le Premier ministre Albin Kurti s’est rendu à Zurich pour une visite électorale. «Malgré la planification à court terme, l’événement s’est très bien déroulé, la salle était pleine avec environ 3000 personnes», raconte Reis Luzhnica. Comparé aux élections de février, il constate que les gens sont davantage décidés à voter. À l’époque, on entendait souvent des phrases comme «Vetëvendosje gagne de toute façon, mon vote ne fera pas de différence». Beaucoup trouvaient également que s’inscrire ou voter depuis la Suisse était trop compliqué.
Aujourd’hui, la conviction que chaque vote compte est plus forte. «Par conséquent, de nombreuses personnes se sont inscrites et beaucoup prévoient de profiter des vacances de Noël pour rendre visite à leur famille au Kosovo et voter sur place», explique le jeune politicien de 35 ans. Selon son appréciation personnelle, basée sur des échanges avec des électeurs potentiels, il s’attend à une victoire de Vetëvendosje.
Deux tentatives échouées
Selon le mode de calcul, entre 160'000 à 250'000 personnes originaires du Kosovo vivent en Suisse, avait indiqué la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter, lors de la visite officielle de son homologue kosovare Vjosa Osmani Sadriu à Berne en mai dernier. Les deux présidentes avaient alors évoqué la grande diaspora kosovare en Suisse et le lien qu’elle crée entre les deux pays.
Après deux tentatives échouées de formation d’un gouvernement, le Kosovo organise dimanche des élections parlementaires anticipées. Auparavant, le Parlement du jeune pays des Balkans, indépendant depuis 2008, avait refusé la confiance à Albin Kurti et à son collègue de parti Glauk Konjufca lors de l’élection au poste de Premier ministre.
Le parti pro-occidental et social-démocrate d'Albin Kurti avait été le plus fort lors des dernières élections, mais n’avait pas obtenu de majorité suffisante. Depuis, le Parlement a longuement débattu de la présidence du Parlement, retardant sa constitution officielle pendant plusieurs mois.
Le Kosovo, aujourd’hui presque exclusivement peuplé d’Albanais, était autrefois une province serbe. Après des soulèvements contre le régime serbe et une intervention de l’OTAN en 1999, le pays a proclamé son indépendance en 2008. Plus d’une centaine de pays – dont la Suisse – reconnaissent cette indépendance, mais pas la Serbie ni la Russie. Etant donné que cinq pays de l’UE, dont l’Espagne et la Grèce, ne reconnaissent pas le Kosovo, celui-ci a uniquement le statut de «candidat potentiel à l’adhésion».