Le fait que les joueurs de tennis qui ne font pas partie du top 100 ne dorment pas dans un lit de roses est connu depuis longtemps. Nombreux sont ceux qui s'en sortent à peine à la fin de l'année. D'autres tombent même dans le négatif.
Filip Peliwo est l'un d'entre eux. Ce Canadien d'origine joue pour la Pologne depuis 2022, a été numéro 1 chez les juniors en 2012 et a remporté la même année les tournois juniors de Wimbledon et de l'US Open. Aujourd'hui, il est classé 463e et doit faire face à des problèmes d'argent. «Le solde de mon compte pour cette année est rouge», explique le joueur de 29 ans au portail polonais Sport.tvp.pl.
«J'ai dépensé plus que ce que j'ai gagné», poursuit Filip Peliwo. Il peut s'estimer heureux d'avoir économisé quelque chose auparavant, de sorte qu'il «ne panique pas». Néanmoins, «si je me blesse et que l'argent ne rentre pas, je dois entraîner d'autres joueurs ou quelque chose comme ça pour gagner quelque chose».
Manipuler les matchs pour survivre
Filip Peliwo pense que certains de ses compagnons d'infortune empruntent une autre voie, illégale, pour obtenir de l'argent: «Je suis convaincu qu'il y a des joueurs de tennis qui vivent des paris et de la manipulation de matches». Ce qu'il entend par là: accepter de l'argent de tiers pour perdre délibérément, afin que ces personnes gagnent ensuite leurs paris sportifs.
«Les joueurs gagnent ainsi beaucoup plus que ce qu'ils peuvent gagner lors des tournois ITF. Celui qui renonce à ses ambitions peut en vivre», explique Filip Peliwo. Après tout, il est dans la nature humaine d'opter de temps en temps pour des raccourcis, ajoute-t-il.
Il n'est pas possible d'établir à 100% que quelqu'un perd intentionnellement sur le terrain. Lui aussi souligne qu'il n'a pas de preuves, mais dit: «On voit quand quelqu'un se comporte bizarrement».
«Pas de mafia, mais...»
Lui-même n'a encore jamais été contacté directement pour truquer des matches. Une fois, cependant, un magasin de sport britannique a voulu collaborer avec lui - après un premier échange, il s'est avéré que cette entreprise s'occupait également de «match-fixing», c'est-à-dire de manipulation de matches, et qu'on lui avait proposé des paris.
«On m'a dit qu'un joueur du top 600 gagnait entre 3000 et 5000 euros par match». Lui-même aurait toutefois refusé et aurait immédiatement signalé le cas. «Je ne veux pas dire que c'est une mafia, mais ces gens sont très bien organisés».
