C’est le grand rendez-vous VTT de l’année: les Championnats du monde en Valais, où neuf disciplines seront à l’honneur durant les deux premières semaines de septembre. Les courses de cross-country olympique se dérouleront à Crans-Montana, un site prestigieux, mais qui ne fait pour le moment pas l’unanimité dans le milieu.
La raison? Le traumatisme de l’année dernière reste vivace. La répétition générale sur le nouveau tracé de la station valaisanne s’était soldée par un échec cuisant. En 2024, l’organisateur américain Warner Bros. Discovery Sports avait fait halte à Crans-Montana pour la première fois, dans le cadre d’une manche test de la Coupe du monde.
Mais dès les premiers entraînements, les critiques fusent. Le parcours prévu pour accueillir les meilleurs athlètes mondiaux – Alessandra Keller, Jolanda Neff, Mathias Flückiger, Nino Schurter, entre autres – s’avère dangereux par endroits. Les chutes s’enchaînent lors des essais et des courses.
Chutes en cascade
Le premier jour d’entraînement, la situation vire rapidement au chaos. Une pluie soutenue rend les passages déjà techniques encore plus périlleux. Ce sont surtout les nouveaux tronçons pensés pour renforcer le spectacle qui posent problème: une descente au milieu d’un champ de grosses pierres, des modules artificiels en planches et troncs d’arbres… Résultat: un terrain glissant et piégeux, jugé incontrôlable.
Thomas Frischknecht, légende du VTT suisse et chef de l’équipe Scott-Sram (avec Filippo Colombo et Nino Schurter), se souvient: «C’était sans doute un coup de malchance qu’il pleuve, mais on aurait dû comprendre avant même les entraînements qu’il fallait modifier le tracé».
Dans le paddock, le malaise monte. Les coureurs expriment rapidement leurs inquiétudes, mais les responsables de Warner Bros. Discovery Sports, en charge du circuit de Coupe du monde, restent sourds aux critiques. Alors que les chutes se multiplient, les équipes locales se voient contraintes d’effectuer des modifications… en pleine séance d’entraînement – une situation inédite et indigne d’un tel niveau de compétition.
Nino Schurter chute
Le jour de la course, le tracé est finalement praticable, notamment grâce à une météo plus clémente. Mais cela n’empêche pas les chutes. L’Allemand Max Brandl se fracture plusieurs fois la mâchoire après une lourde chute dans la descente de pierres. «Dans le Rock Garden, il y avait une ligne sur une arête étroite, pleine de pierres. Sous la pluie, il était presque impossible de garder le contrôle», expliquait Max Brandl après sa chute.
D’autres coureurs, comme Nino Schurter, ont également chuté, mais se sont blessés plus légèrement. «Nino Schurter a eu beaucoup de chance de ne pas se blesser plus gravement à cet endroit», ajoutait Thomas Frischknecht, chef d’équipe du Suisse. Et de conclure : «À ce niveau, ce genre de situation ne doit tout simplement pas se produire».
Malgré tout, la Suisse place deux coureurs sur les podiums ce jour-là: Alessandra Keller et Mathias Flückiger terminent chacun à la deuxième place.
Un retour sur un parcours sécurisé
Pour les Mondiaux de septembre, retour à Crans-Montana… sur un parcours revu et corrigé. Les organisateurs valaisans ont tiré les leçons de l’an dernier et sécurisé les sections problématiques, afin que le circuit reste praticable même en cas de pluie.
Contrairement aux autres nations, qui découvriront la piste uniquement lors des entraînements officiels, l’équipe de Suisse disposera d’un avantage certain: les athlètes sélectionnés auront la possibilité de tester le parcours en août. De quoi repérer d’éventuelles lacunes et, si nécessaire, permettre encore quelques ajustements avant le grand jour.