Le cavalier Pius Schwizer rompt le silence. À la mi-août, une intervention policière a eu lieu dans sa ferme d’Oensingen (SO), au cours de laquelle plusieurs chevaux ont été confisqués. La raison en était des poursuites et des dettes d’environ 600’000 francs. Auprès de Blick, le médaillé olympique s’estime traité injustement et lance une contre-attaque verbale et juridique contre les autorités et la Fédération équestre.
Les accusations portées contre Pius Schwizer ne datent pas d’hier. Dès l’été 2024, des exigences financières élevées ont été rendues publiques. A l’époque, Brigitte Schreier avait fait valoir des créances de 223’000 francs. Le cavalier avait exhorté ses créanciers à la patience: ils allaient être remboursés.
Vendredi dernier, après l'intervention de la police dans sa ferme, il a finalement joint le geste à la parole en payant les dettes en souffrance, selon ses affirmations à Blick.
Pius Schwizer veut être tranquille
L’affaire du remboursement des dettes étant terminée, Pius Schwizer peut désormais parler librement, et ne mâche pas ses mots: «J’ai eu l’impression que le but était simplement de me nuire. Les gens auraient reçu leur argent, et ainsi tous les reproches et les poursuites à mon encontre auraient disparu. Maintenant, je veux juste qu’on me laisse tranquille», lance-t-il.
Le cavalier ne veut toutefois pas laisser l’office des poursuites compétent s’en tirer comme ça: «Nous allons les dénoncer, et ils devront alors répondre de leurs actes. De mon point de vue, tout cela n’était absolument pas justifié.» La manière de procéder des autorités l’agace au plus haut point: «On ne peut tout de même pas venir dans une ferme, confisquer les chevaux d’autrui et traiter les gens comme de grands criminels.» Le champion olympique fait ici allusion au fait qu’au moins une personne a été provisoirement menottée lors de l’intervention. De plus, plusieurs chevaux saisis n’appartiennent pas au cavalier.
Critiques contre l’intervention
Deux des animaux retirés appartiennent à Lionel Aboudaram. Lui aussi critique la démarche des autorités: «J’espère que l’on se rendra compte qu’un cheval n’est pas un meuble!» Il décrit cette confiscation comme «sans précédent». Auparavant, le Français avait déjà déclaré à Blick qu’il souhaitait engager une procédure juridique contre les autorités. Pour lui, c’est une semaine infernale qui s’achève: «Nous avons récupéré nos deux juments et nous les ramenons en France. Pius Schwizer a apparemment trouvé un mécène pour régler les dettes.»
Ce dernier ne s’exprime pas davantage sur les montants en suspens et se contente de dire: «De mon point de vue, le plus important est que tout soit désormais réglé. Toute cette histoire était inutile, comme je l’ai toujours affirmé.» Selon lui, ce sont deux créancières qui ont mené toute cette histoire: «Très honnêtement, j’ai fait confiance aux mauvaises personnes. Je pensais pouvoir construire une nouvelle installation avec leur aide, alors que ces personnes avaient probablement d’autres idées derrière la tête.»
De son côté, la créancière Brigitte Schreier ne croit pas que le calme reviendra rapidement: «Je pense que les choses ne font que de commencer. Il y a encore des éléments en suspens qui doivent être clarifiés.» Elle ne souhaite pas donner de détails, mais confirme qu’un accord a été trouvé avec Schwizer: «Sur les 223’000 francs qu’il nous doit, nous allons récupérer 210’000.»
La Fédération aurait mal agi
Un point reste aussi à régler entre Pius Schwizer et la Fédération équestre Swiss Equestrian. Cette dernière l’a expulsé de la sélection le 20 août à grand renfort médiatique, quelques jours après que l’intervention de la police a été rendue publique: «C’était totalement inutile. C’est une décision erronée de la fédération. La vie privée n’a rien à voir avec le sport», s’agace le cavalier. Pius Schwizer reproche à la Fédération d’avoir une double morale: «Quand tout va bien, ils se laissent photographier avec vous, mais quand des problèmes surgissent, ils vous laissent tomber», regrette-t-il. Swiss Equestrian n’était pas joignable dimanche pour une prise de position.
Quant à savoir si Pius Schwizer sera reconduit dans l’encadrement, le cavalier répond: «Ils n’ont en tout cas plus rien à me reprocher.» Il ne précise toutefois pas s’il souhaite monter à nouveau pour la Fédération.