L'intervention de la police dans la ferme soleuroise du cavalier suisse Pius Schwizer jeudi dernier continue de faire parler. Les autorités lui ont saisi plusieurs chevaux.
Des désaccords financiers entre Pius Schwizer et d’autres propriétaires de chevaux semblent être à l’origine de cette décision. Des arriérés de plusieurs centaines de milliers de francs sont en cause. Le cavalier de saut d’obstacles n’aurait pas respecté les accords contractuels et serait donc endetté. Brigitte Schreier, l’une des créancières, a déclaré à Blick: «Pius Schwizer nous doit toujours plus de 200’000 francs.»
Mais d’autres reproches se font désormais entendre: les autorités ont-elles fait une erreur jeudi dernier? Au lieu de saisir les chevaux du cavalier, elles auraient saisi ceux d’un autre propriétaire qui étaient placés chez lui. «Oui, c’est malheureusement ce qui s’est passé», explique Lionel Aboudaram, propriétaire de chevaux dans le sud de la France. Il affirme que deux des animaux saisis lui appartiennent. Il les avait, comme d’autres, placés chez Pius Schwizer pour les soigner. «C’est une pratique courante dans le milieu équestre», assure-t-il.
Les autorités se seraient trompées
Depuis l’intervention de la police, Lionel Aboudaram n’a plus une minute de répit. «Je ne sais pas comment vont mes animaux, où ils se trouvent exactement», dit-il.
Les reproches de cet entrepreneur sont lourds de sens. Selon lui, l’office des poursuites compétent a pris jeudi des chevaux qu’il n’aurait pas dû emmener. «C’est un scandale, une injustice flagrante», lance-t-il. Concrètement, il s’agit de deux chevaux du Français, Calla et Ferrari de Tilenn. De plus, toujours selon lui, trois autres chevaux n’appartenant pas à Pius Schwizer auraient été saisis. «Ce que les autorités ont fait là n’est rien d’autre que du vol! Aucun de ces animaux n’a de lien avec Pius Schwizer et ses problèmes», s’indigne Lionel Aboudaram.
Dans le cadre de la procédure de poursuite contre Pius Schwizer, les autorités avaient exigé en juin que Lionel Aboudaram apporte la preuve que les deux juments en question lui appartenaient. Il devait présenter un acte de propriété ainsi qu’une preuve d’achat. «C’est alors ce que j’ai fait dans les délais», assure le principal intéressé. Il a envoyé les justificatifs d’achat et la preuve de paiement par mail à l’Office des poursuites, selon des documents que Blick a pu se procurer.
Malgré tout, les autorités ont embarqué ses animaux. «C’est une violation claire de la loi», s’agace-t-il. L’homme va intenter une action en justice. Ce qui le dérange le plus est que l’intervention de la police pourrait avoir des conséquences néfastes sur la santé des chevaux.
Cheval sous sédation
En effet, selon les informations du Français, sa jument Calla a dû être mise sous sédation pour le transport, malgré de graves antécédents médicaux et des thérapies en cours. «Ses jambes étaient très enflées, elle aurait dû être traitée en urgence. Au lieu de cela, elle a été endormie», décrit-il. Ferrari, qui souffre d’asthme et a besoin d’un traitement spécial à long terme, serait également en danger.
Lionel Aboudaram est d’autant plus contrarié par le fait qu’il n’a jusqu’à présent reçu aucune information officielle sur le lieu de détention, les conditions de transport ou les soins ultérieurs. «C’est totalement inacceptable.» Il exige des autorités la restitution immédiate de ses animaux. Il a par ailleurs fait appel à un avocat suisse.
Interrogée par Blick sur la situation, la chancellerie soleuroise écrit: «La clarification des droits de propriété dans les procédures de saisie relevant du droit des poursuites incombe au tribunal compétent.» Pour cette raison, l’Office des poursuites ne peut pas non plus clarifier les rapports de propriété. Aucun autre renseignement ne peut être fourni dans le cadre d’une procédure en cours. «Nous confirmons toutefois que les animaux saisis se portent bien et sont pris en charge de manière appropriée.» Pius Schwizer lui-même fait également référence à la procédure en cours.