Avant même Athletissima, Audrey Werro le savait déjà: cette année 2025 lui a permis d'entrer dans la cour des grandes sur 800 m. Que dire alors, après que la Fribourgeoise a décroché une deuxième et première place en Diamond League, ainsi que deux records de Suisse dans la discipline. Les qualificatifs commencent à manquer pour décrire ses performances à chaque sortie.
Le statut de la pensionnaire du CA Belfaux a également changé. En courant en 1'55"91 lors du Weltklasse de Zurich (et, par la même occasion, en s'adjugeant la finale de la Diamond League), Audrey Werro est passée pour la première fois sous les 1'56. Seule une autre femme a réussi cette performance cette saison: la Britannique Keely Hodgkinson. Dire que la Fribourgeoise fait partie des favorites pour une place sur le podium lors des Mondiaux de Tokyo est un doux euphémisme.
«Je peux me permettre de rêver grand, affirme, pleine de confiance, Audrey Werro. Mais mon objectif principal reste la finale. Le reste est du bonus.» Les pieds sur terre, la Fribourgeoise pourrait pourtant bien décrocher les étoiles dans la capitale nippone le 21 septembre prochain, jour de la finale du 800 m.
Plus de confiance en elle
Pour cela, il faudra d'abord y être. Si, au vu de ses derniers résultats, cela semble presque être une formalité pour la Courtepinoise, il ne faut pas oublier qu'elle n'a que 21 ans. Et aussi que ses deux dernières sorties lors des très grands rendez-vous ne sont pas passées comme elle le désirait: élimination en séries aux Mondiaux 2023 et aux Jeux olympiques 2024. «Mais j'ai aussi fait de bons championnats du monde en salle cette année (ndlr: 4e à un centième du podium), tempère-t-elle. Je ne pense pas qu'il y ait un blocage, mais plutôt des jours avec et d'autres sans. Pour Tokyo, je me sens vraiment prête et pleine de confiance.»
Une confiance qui s'exprime également en dehors de la piste. Beaucoup plus sûre d'elle, Audrey Werro est plus à l'aise au contact des médias qu'à ses débuts. «Avec le temps, j'ai appris à mieux tout gérer, lâche la Fribourgeoise. J'ai aussi grandi et je suis toujours très bien entourée. J'ai le temps de me ressourcer et de me couper un peu de tout cela quand j'en ai besoin.» Cerise sur le gâteau, Audrey Werro peut désormais se concentrer à 100% sur son sport, elle qui a terminé son collège en juin de l'année dernière. «Ça me donne aussi plus de temps pour l'entraînement et la récupération.»
Keely Hodgkinson imbattable?
Sur la piste de Tokyo, l'une des grandes rivales d'Audrey Werro se nomme donc Keely Hodgkinson. De deux ans son aînée, la Britannique est impressionnante sur les deux tours de piste. Cette saison, elle a déjà signé un temps en 1'54"74. Peut-on vraiment la battre? «Je pense que personne n'est imbattable, se marre Audrey Werro. C'est juste une question de temps.»
Le Stade National de Tokyo sera-t-il le théâtre de ce moment attendu, le dimanche 21 septembre prochain? La Fribourgeoise va en tout cas tout faire pour. Et au vu de ses récentes sorties, il semblerait bel et bien que le terme impossible n'appartienne pas au vocabulaire d'Audrey Werro.