L'amitié entre le milliardaire Elon Musk et le président américain Donald Trump semble brisée et le coup fatal lui aurait été porté par la dernière loi sur les impôts et les dépenses, promue par Trump.
Ce mardi 3 juin, Musk a vivement critiqué la loi: «Ce projet de budget massif, insolent et bourré de cadeaux électoraux du Congrès, est une abomination répugnante», a écrit Musk sur X. «Je ne peux tout simplement plus le supporter». Et d'ajouter: «Honte à ceux qui ont voté pour cette loi. Vous savez que vous avez mal agi. Vous le savez.»
S'en est suivi un ping-pong effréné d'accusations et d'insultes sous les yeux du monde entier.
Coup de colère exceptionnel
Controversé même chez les républicains, ce projet de loi a été adopté de justesse à la Chambre des représentants le mois dernier et cette semaine, il a été débattu au Sénat. Musk l'avait déjà critiqué auparavant, mais sa récente explosion de colère visait surtout Trump. Une réaction exceptionnelle, car il ne s'était encore jamais opposé aussi ouvertement au président américain. Mais pourquoi le fait-il maintenant? D'après le portail d'information Axios, qui se base sur sources proches de Trump et Musk, il y auraient quatre raisons principales à ce timing.
Réduction des subventions
La loi sur les impôts et les dépenses prévoyait une réduction des subventions fiscales pour les véhicules électriques, probablement son point le plus controversé. Tesla, qui appartient à Elon Musk, vend plus de véhicules électriques aux Etats-Unis que tout autre constructeur, si bien qu'en 2024, sa part de marché était de 48,7%. Loin derrière, Ford occupait la deuxième place, avec 7,5%. Selon Axios, Musk avait tenté de faire pression sur cette loi, mais sans succès.
Position temporaire de conseiller
Musk travaillait pour une durée limitée en tant que soi-disant employé spécial du gouvernement. Selon Axios, il aurait aimé garder son poste au-delà du délai légal de 130 jours, mais des fonctionnaires de la Maison Blanche l'ont gentiment mis à la porte.
Conflit d'intérêt avec les autorités
Elon Musk souhaitait que l'autorité fédérale de l'aviation des Etats-Unis (FAA) utilise son système de satellites Starlink pour le contrôle aérien national, selon une source d'Axios. Mais le gouvernement américain a refusé, d'une part à cause d'un possible conflit d'intérêt, et d'autre part pour des raisons techniques. «Le contrôle aérien ne peut pas être géré uniquement par satellite», explique une deuxième source d'Axios.
Dispute sur le personnel
Ce samedi 31 mai, la Maison Blanche a annoncé que Jared Isaacman, un proche de Musk, ne deviendrait pas le nouveau chef de la Nasa comme prévu. D'après les rumeurs, cette décision aurait été prise par le directeur du bureau des affaires du personnel, Sergio Gor. Bien avant cette décision, Musk avait déjà du mal à le supporter et depuis, d'autres sources d'Axios ont déclaré que des sénateurs s'étaient plaints d'Isaacman à cause de sa proximité avec les démocrates. Malgré la violence de leur clash, Musk et Trump seraient encore amis, d'après les sources d'Axios. Ils auraient simplement été contrariés, selon elles.