Les Etats-Unis et la Russie auraient élaboré en secret un plan de paix en 28 points pour l’Ukraine, révélait mercredi le média «Axios». La nouvelle a fait l'effet d'une bombe. A tel point que le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a décidé jeudi de réagir publiquement à ces informations. Il S'il ne confirme pas officiellement l'existence d'un plan, il appelle l’Ukraine à faire des concessions.
«Pour mettre fin à un conflit aussi complexe et meurtrier que celui en Ukraine, il faut un échange approfondi d’idées sérieuses et réalistes», écrit Marco Rubio dans un message posté sur le réseau social X. Selon lui, une paix durable exige des deux camps qu’ils acceptent «des concessions difficiles, mais nécessaires». Washington travaille actuellement à une liste d’idées visant à mettre fin à la guerre, fondée sur les contributions des deux parties, assure-t-il.
Selon le «Financial Times», qui s’appuie sur des sources impliquées dans les discussions, le projet négocié entre Washington et Moscou un abandon total des régions de Donetsk et Louhansk par l'Ukraine. Cette dernière serait également priée de réduire ses effectifs de moitié. Le plan octroierait même à la Russie des zones qu'elle n’a jamais réussi à conquérir. Au sud, la ligne de front serait en grande partie figée.
La Pologne avec des critiques acerbes
Les révélations de la presse américaine ont suscité de vives critiques du gouvernement polonais. Selon le ministre des Affaires étrangères Radosław Sikorski, et accord freine la capacité de la victime à se défendre, alors qu'il devrait contraindre l’agresseur à cesser la poursuite de ses offensives. Si Varsovie promet de soutenir tout effort de paix en Ukraine, elle appelle à inclure l'Union européenne (UE), principal soutien financier et militaire de l'Ukraine, dans les négociations.
Du côté de Bruxelles justement, le plan américano-russe ne réjouit pas non plus. «Pour qu'un plan fonctionne, il faut que les Ukrainiens et les Européens soient impliqués», a réagi jeudi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. «Dans cette guerre, il y a un agresseur et une victime. Nous n'avons entendu parler d'aucune concession de la part de la Russie», a-t-elle ajouté.
Même son de cloche du côté du ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. «Les Ukrainiens refuseront toujours toute forme de capitulation», a-t-il lancé à Bruxelles. «Toute paix doit être "entourée des garanties nécessaires pour prévenir toute nouvelle agression par la Russie de Vladimir Poutine.»