«Nous devons protéger Volodymyr»
Les Européens se méfient de Trump, accusé de favoriser Moscou dans les pourparlers

Des dirigeants européens, dont Emmanuel Macron et Friedrich Merz, expriment leur méfiance envers les efforts américains pour négocier la fin de la guerre en Ukraine. Selon Der Spiegel, ils craignent que les Etats-Unis ne favorisent les revendications russes.
Macron se méfie de Trump dans les négociations pour la paix en Ukraine.
Photo: Getty Images
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AFP Agence France-Presse

Friedrich Merz, Emmanuel Macron et d'autres dirigeants européens ont exprimé leur méfiance sur les efforts américains pour négocier la fin de la guerre en Ukraine avec la Russie, selon des notes relatives à un appel téléphonique consultées par l'hebdomadaire Der Spiegel.

L'administration de Donald Trump est à la manœuvre pour tenter de négocier la fin de la guerre en Ukraine, mais elle est suspectée de vouloir favoriser les revendications de Vladimir Poutine.

D'après des citations en anglais que l'hebdomadaire allemand a transmises à l'AFP, le président français, Emmanuel Macron, a dit lors d'un entretien téléphonique lundi avec ses homologues européens et Volodymyr Zelensky qu'"il existe un risque que les États-Unis trahissent l'Ukraine sur la question des territoires sans qu'il y ait de garantie claire en matière de sécurité».

Zelensky mis en garde

Interrogé par l'AFP, l'Elysée a démenti avoir utilisé le terme de trahir. «Nous avons notre propre compte-rendu de cet échange, dans lequel ce mot ne figure pas», a dit l'Elysée. «Le président de la République a fait connaître publiquement sa position sur les négociations en cours entre Russie et les États Unis, qui n'est pas différente en privé», a ajouté l'Elysée.

Le chancelier allemand Friedrich Merz, cité également dans l'article du Spiegel qui n'identifie pas ses sources, a dit à M. Zelensky «de faire très attention dans les prochains jours». Les Américains «se jouent de vous et de nous», a-t-il dit, affirme der Spiegel. Sollicitée par l'AFP, la chancellerie allemande a refusé de commenter, soulignant ne pas rapporter le contenu d'«entretiens confidentiels».

Selon le journal, le président finlandais Alexander Stubb a exprimé la même méfiance. «Nous ne pouvons pas laisser l'Ukraine et Volodymyr seuls avec ces types», aurait-il dit à propos de Steve Witkoff, envoyé spécial du président américain et de Jared Kushner, gendre de ce dernier, dépêchés au Kremlin pour mener des négociations en début de semaine. Le bureau de la présidence finlandaise a dit à l'AFP «ne pas commenter des discussions confidentielles du président».

Selon Der Spiegel, le chef de l'OTAN, Mark Rutte, a également déclaré: «nous devons protéger Volodymyr». Questionné par l'AFP, un porte-parole de l'Otan a déclaré «ne pas commenter les fuites en règle générale».

Interrogé par l'AFP, un conseiller du président ukrainien, Dmytro Lytvyn a dit ne pas «commenter les provocations».

Un plan favorable à la Russie

Der Spiegel affirme avoir parlé à deux participants à l'entretien téléphonique de lundi qui ont confirmé que ces citations reflétaient fidèlement les propos. Ces sources n'ont pas souhaité être identifiées, en raison du caractère confidentiel de l'appel.

Les Etats-Unis ont présenté en novembre un plan jugé très favorable à Moscou. La version a été amendée depuis, mais aucune percée ne semble se profiler.

Donald Trump a assuré mercredi que Vladimir Poutine voulait «mettre fin à la guerre» en Ukraine, au lendemain d'une «très bonne rencontre» à Moscou entre le président russe et Steve Witkoff. Ce dernier doit discuter jeudi en Floride avec le négociateur ukrainien Roustem Oumerov. 

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